Les avantages de la numérisation 3D dans la construction

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Photos : Internet

Nous reproduisons une entrevue réalisée avec Stephen Vickers, spécialiste 3D de l’entrepreneur général EllisDon de Toronto. On parle de plus en plus de numérisation 3D dans l’industrie de la construction. Les numériseurs (scanneurs) et les nuages de points représentent-ils de bons outils sur les chantiers de construction ? Brad Shapiro de CanBIM s’est entretenu avec cet ingénieur qui travaille au Service de la construction virtuelle d’EllisDon. Il a rapidement reconnu les énormes possibilités des capteurs 3D et des outils informatiques (ordinateurs) pour faciliter ses recherches et la résolution de problèmes. Il s’intéresse actuellement à l’utilisation de drones et de la photogrammétrie aérienne dans la construction.

Quel est l'objectif de la numérisation 3D dans la construction ?

Je pense que l'objectif de la numérisation 3D de la construction est le risque. Les échéanciers des projets sont de plus en plus serrés, tandis que la complexité augmente. Nous sommes toujours à discuter du niveau de risques acceptable. Les intervenants dans l’industrie de la construction voient la numérisation laser comme un outil permettant d’atténuer les risques. Si vous êtes en mesure de les éliminer, ou du moins le nombre quelconque de RFI (Request For Information), cela peut être utile. Je pense que l'objectif principal en ce moment dans la construction est de non seulement éliminer les risques, mais aussi les inefficacités.

Qu'est-ce que la numérisation 3D offre à l'industrie de la construction ? Quels sont les avantages ?

Les projets de construction au Canada ont toujours été réalisés à partir de dessins en 2D. On doit reconnaître que le processus BIM constitue un grand pas en avant dans la coordination et la communication pour réunir les données des projets à un seul endroit. Grâce à la numérisation laser (technologie 3D), nous pouvons communiquer l’information avec exactitude. Nous n’avons plus à passer notre temps à jouer avec les plans en 2D. Nous pouvons maintenant effectuer la capture des données et procéder à la vérification sur le terrain pour créer de mégadonnées. Celles-ci disent la vérité et représentent les conditions exactes en temps réel de la zone qui a été numérisée. Donc, les entrepreneurs généraux, les consultants et les propriétaires, tous bénéficient de la précision, de la fidélité et du cycle de vie des données.

Quelles sont les difficultés d’application de la numérisation 3D dans les projets de construction ?

La plus grande difficulté est le traitement des dossiers et des données dans des quantités qui sont habituellement réservées pour le développement de la recherche ou la production d’un film. L'industrie de la construction ne fonctionne pas de cette façon et n’a pas nécessairement l'infrastructure pour gérer ce type de données. Il faut posséder l’équipement pour gérer la taille des fichiers, mais il faut aussi avoir accès au logiciel pour manipuler les données. Ce sont des choses extrêmement importantes. Avec les progrès rapides de la technologie, vos programmes de CAO (conception assistée par ordinateur) sont vite dépassés. Un autre défi par rapport à l’évolution de la technologie est de veiller à ce que les outils se retrouvent dans les mains des bonnes personnes. Face à une technologie émergente, nous sommes tous confrontés à une crise de croissance à un moment ou l’autre.

Quel est l'avenir de l'intégration de la numérisation 3D dans la construction ?

Je pense que l'avenir de la numérisation 3D réside dans les projets qui seront réalisés dans un environnement collaboratif, où différents outils et technologies seront utilisés. Nous allons commencer à voir apparaître des scanneurs portables qui seront directement connectés à des scanneurs à usage standard ou des instruments qui combinent la numérisation 3D avec les stations totales traditionnelles. Il y aura des technologies émergentes comme UAV (Unnammed Aerial Vehicle), et des drones qui utilisent la photogrammétrie et la numérisation 3D. Je prédis que GIS (Geographic Information System) et la gestion de l’information seront étroitement liés à ces représentations spatiales. On pourrait avoir moins recours à la modélisation et plus au nuage de points dans le traitement des données dans un proche avenir. Finalement, le modèle 3D sera une seule pièce du casse-tête, tandis que les mesures et l'information contenues dans le nuage de points seront les livrables souhaités.

Source : CanBim

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