Le centre de transport Stinson de la STM

Photos : Lemay associés

Projet amorcé en 2011 par la firme Lemay, architecture et design, le centre de transport Stinson de la Société de transport de Montréal (STM) constitue un véritable attrait dans le parc industriel de l’arrondissement Saint-Laurent. Ce nouveau bâtiment sera opérationnel à partir de décembre 2013.

« Nous avons conçu ce projet en tenant compte des valeurs du client, soit le développement durable, l’esprit communautaire et la qualité de vie des employés », a souligné l’architecte Pierre Larouche, associé principal de la firme Lemay, architecture et design. Il fallait donc rassurer les résidents du quartier qui se méfiaient de la construction d’un garage pour autobus, aussi grand que sept terrains de football et du bruit des véhicules dans un secteur de la ville où les tours d’habitations en copropriétés ne font pas toujours bon ménage avec les activités d’un parc industriel. « Nous avons d’abord démoli trois vieux bâtiments et même décontaminé le site. Puis, nous nous sommes intéressés à la conservation des boisés existants que nous avons même bonifiés par la plantation de 600 nouveaux arbres et arbustes », a précisé M. Larouche.

Mais il fallait rassurer davantage les citoyens quant à l’impact sonore de ce nouvel arrivant. « Nous avons donc concentré nos efforts à l’occupation de l’espace. La circulation des véhicules se fait à l’intérieur du bâtiment, donc beaucoup moins de bruit pour le voisinage. » Habituellement, on retrouve tout l’équipement mécanique sur le toit des édifices, ce qui peut déranger la tranquillité des propriétaires voisins. « Encore là, nous avons trouvé une solution en installant tout ce qui a trait à la mécanique au deuxième niveau dans une salle fermée. »article-stinsonstm

L’aspect visuel

C’est bien beau de vouloir réduire le bruit, mais encore faut-il que le nouveau bâtiment cadre parfaitement dans le champ de vision des gens du quartier. « On peut parler de véritable intégration urbaine avec une toiture articulée que nous considérons comme une cinquième façade avec ses 27 puits de lumière de 30 mètres de long par 15 de large, et son maillage de toiture blanc et vert. »

L’emplacement des bureaux

Habituellement, dans les immeubles industriels, on retrouve les bureaux à l’entrée et l’entrepôt à l’arrière. Considérant l’immensité des lieux (35 000 mètres carrés), les architectes ont eu la brillante idée de positionner les bureaux au niveau du toit, en plein centre du bâtiment. « Pour les employés, cela signifie l’élimination de 500 km de marche par année, ce qui aura un impact positif sur la productivité. » Cette zone administrative regroupée dans une barre programmatique de 500 mètres de long repose sur deux fermes de charpente, créant une sorte de pont entre les deux sections. Il s’agit du même revêtement que le siège social de la Commission de la construction du Québec, de la céramique importée d’Allemagne qui s’apparente à un revêtement de pierre. Cette partie est facilement reconnaissable même de loin grâce à sa couleur jaune. De cet endroit, les employés pourront voir les puits de lumière, les terrasses et même le mont Royal.

Certification LEED OR

Les responsables du projet ont opté pour une enveloppe de béton préfabriqué en raison de sa durabilité et du fait que ce matériau exige peu d’entretien. Comme on vise maintenant une certification LEED OR, il a fallu en plus des exigences d’appareils sanitaires à faible débit et d’un système d’éclairage moins énergivore, créer des bassins de rétention permettant une réutilisation maximale des eaux de pluie. « Nous serons en mesure de récupérer jusqu’à 3000 mètres cubes d’eaux pluviales qui serviront au lavage des autobus. La STM a aussi investi 3 millions de dollars dans l’installation d’un système de recirculation de l’air qui procurera une économie de 925 000 $ par année. » Rappelons qu’il s’agira du premier bâtiment certifié OR pour une société de transport au Canada.

Une telle construction a exigé de travailler sept jours sur sept avec deux équipes, ce qui veut dire de 700 à 800 travailleurs sur le chantier, un échéancier respecté à la lettre et surtout, aucun dépassement de coûts.

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