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Réaménagement des Halles de Paris

Par Association de la construction du Québec

Publié le 21 janvier 2014

Photo : Patrick Berger et Jacques Anziutti architectes

Le projet entrepris en 2010, 30 ans après l’ouverture des Halles de Paris, va redonner à ce quartier de la ville une image conforme à son ambition métropolitaine améliorant son fonctionnement souterrain, l’insérant dans l’environnement urbain et le rendant par le fait même plus agréable pour tous ceux qui le fréquentent.

Que nous réservent cette restructuration et cette modernisation sur ce site insaisissable dans sa globalité ? Comment réorganiser cet espace abritant une gare, un jardin, des commerces et des équipements publics ? Il fallait donc agrandir, rénover et améliorer la sécurité du côté de la gare RER avec ses accès plutôt encombrés. Des accès et des tunnels supprimés, d’autres reconvertis en commerces, le ventre de Paris sera doté de nouveaux cheminements piétonniers et la signalétique sera améliorée. Désengorgée, la ville du dessous gagnera en respiration, tout comme celle du dessus. En s’ouvrant sur l’extérieur, la ville souterraine des Halles deviendra plus lumineuse, la diffusion de la lumière étant favorisée au maximum.

Bienvenue les enfants !

Une aire de jeux pour les enfants de 7 à 12 ans pourra accueillir, sur 2 500 mètres carrés, jusqu’à 300 visiteurs. Elle proposera un parcours de découverte à travers des espaces différents par leurs volumes, leurs matériaux et leurs végétaux. Une « galerie pergola », construction en jonc ou en bambous de 25 mètres de long, pourra aussi recevoir des expositions thématiques. On a aussi prévu une aire de jeux pour les enfants de 2 à 6 ans qui offrira, sur 1 370 mètres carrés, des structures d’éveil dans une ambiance imaginaire de minicanyon, au milieu d’arbres.

La Canopée

Quant à la partie émergée des Halles, elle sera remplacée par un édifice aux formes courbes d’inspiration végétale : la Canopée – un terme habituellement utilisé pour désigner la partie supérieure des forêts - en contact direct avec l’atmosphère libre et les rayons du soleil. Telle une immense feuille ondoyant à la hauteur de la cime des arbres, une enveloppe légère, fluide et translucide abritera deux bâtiments pour des équipements publics et des commerces. Ces deux ailes seront disposées autour d’un patio qui, espace de transition et de contact entre la ville du dessus et la ville du dessous, est destiné à devenir le nouveau cœur des Halles.

La Canopée reliera la ville souterraine au monde extérieur et unifiera l’espace public des Halles. Ouverte sur le jardin comme sur la rue Pierre Lescot, elle dégagera des perspectives nouvelles. Avec un vaste espace de circulation au rez-de-chaussée tout autour du patio, elle reliera le sol de la ville, du jardin et du Forum. Elle offrira un passage à couvert sur le chemin qui mène de la Bourse du Commerce à Beaubourg ainsi qu’aux personnes qui sillonnent le quartier à pied. Elle prolongera le jardin, par gradins successifs, et le reliera au Forum et au pôle de transport en créant une large ouverture centrale. Enfin, sa couverture laissera filtrer le jour afin que la lumière naturelle se diffuse dans le patio et la galerie commerciale.

La porte place Marguerite de Navarre

Une nouvelle porte sera ouverte au sud, place Marguerite de Navarre, à proximité de la rue de Rivoli. Elle permettra d’accéder directement à la gare RER (niveau 4) et aux stations des lignes 4 et 14 du métro. Les couloirs de correspondances entre métro et RER seront ainsi plus fluides. Il sera aussi possible de rejoindre le Forum au niveau 3, en empruntant un mail commercial. Un nouveau lien sera ainsi établi entre Les Halles et la zone commerciale des rues des Halles et de Rivoli.

Le jardin des Halles

Cet espace sera différent et surprenant. Premier jardin ouvert créé à Paris, il était à la fois un lieu de transit et de détente avec des surfaces plantées et accessibles, d’autres inaccessibles et des surfaces minéralisées, des verrières, une serre tropicale, des allées et des fontaines… Son réaménagement prévoit un renforcement de la verdure par l’installation d’une grande prairie entre deux lisières plantées. Des plantations d’arbres et d’arbustes, des pelouses, des massifs fleuris, des bosquets, des bassins et des jeux d’eaux, promettent plus de contrastes. Marronniers et tilleuls dominaient le site. D’autres essences seront ajoutées, provoquant des effets saisonniers plus spectaculaires pour leur floraison et leurs fruits.

Il faudra attendre jusqu’en 2016 pour admirer le travail colossal qui a été accompli afin de concrétiser cet ouvrage d’une complexité technique exceptionnelle, d’un coût total estimé à 760 millions d’euros, hors taxes. Déjà, nous pouvons dire « Bravo » aux concepteurs des nouvelles Halles de Paris !