Intégration des principes du développement durable

Joseph Faye
Joseph Faye
Chroniqueur Actualités

Souvent, le développement durable est restrictivement associé à des aspects écologiques ou environnementaux. Dans les faits, il couvre un spectre beaucoup plus large, incluant certes une dimension environnementale, mais aussi une dimension économique et sociale.

Le développement durable peut être intégré à la stratégie d’affaires d’une entreprise. À ce titre, le Bureau de normalisation du Québec propose la norme BNQ 9700-021 qui a pour objectif de guider les entreprises et autres organisations qui souhaitent appliquer les principes du développement durable. Cette norme propose une grille d’autoévaluation du niveau de maturité de l’entreprise dans les thématiques environnementale, économique, sociale et transversale.

La thématique environnementale

Dans cette section est abordée la gestion des matières premières et résiduelles, un enjeu qui est tout à fait pertinent dans le contexte de l’industrie de la construction. L’industrie CRD (construction, rénovation, démolition) génère une énorme quantité de matières résiduelles. Il est donc question de mesurer le niveau de maturité de l’entreprise dans l’application du principe des 3RV-E (réduction, réemploi, recyclage, valorisation, élimination) qui indique l’ordre à suivre pour bien gérer les matières résiduelles. La thématique environnementale traite également des enjeux liés à l’efficacité énergétique, à la gestion de l’eau, aux initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et toutes autres formes de pollution.

La thématique économique

Cette thématique est liée à la gestion de l’entreprise. Dans cette section, l’entreprise évalue si ses outils de gestion (budget, tableaux de bord) lui permettent de contrôler sa rentabilité. Il est aussi question des perspectives de croissance et de l’existence de critères durables pour guider les décisions d’investissement. La thématique économique aborde aussi l’approvisionnement responsable (achat responsable). Il s’agit de valider si la sélection des fournisseurs et sous-traitants est faite en considérant outre le prix, des critères axés sur des principes du développement durable. Pour terminer, l’entreprise évalue son degré de participation dans le développement local de son territoire. Le développement durable suggère que l’on fasse des affaires en favorisant la prospérité des communautés locales.

La thématique sociale

Cette thématique aborde la question des conditions de travail. Il convient d’établir si l’entreprise a formalisé les conditions de travail qu’elle propose à ses employés et si ces dernières sont comparables à celles offertes par des entreprises du même secteur d’activité. Le degré d’inclusion des employés dans le processus de prise de décision, l’application des exigences découlant de la Loi sur l’équité salariale, la qualité du processus de recrutement, l’équité du système de rémunération sont tous des éléments évalués dans la thématique sociale.

En outre, le développement des compétences est également abordé. Une entreprise performante à ce niveau disposera par exemple d’une politique, d’un plan global et d’un budget de formation. Dernier point et non le moindre dans le contexte de notre industrie, cette thématique évalue la mise en place par l’entreprise d’un programme de prévention des maladies ou des lésions professionnelles. À ce titre, des critères comme le taux personnalisé de l’entreprise seront considérés. Ce taux, comparé à celui de son unité (CNESST), donnera une idée de la performance de l’entreprise en matière de SST.

La thématique transversale

Cette section de l’autoévaluation amène à déterminer si la mission, la vision, les valeurs de l’entreprise, ainsi que ses objectifs stratégiques intègrent les principes du développement durable. Les pratiques de gouvernance (composition du CA, procédure de nomination des membres dirigeants) et l’éthique organisationnelle (existence d’un code d’éthique et d’un code de conduite) sont également évaluées. La thématique transversale aborde aussi l’engagement de l’entreprise à offrir des produits et services conçus avec le plus faible impact environnemental, dans le respect des principes de santé et de sécurité du travail.

Le développement durable dans un contexte organisationnel s’étend à plusieurs éléments, comme vous pouvez le constater. Si vous voulez savoir le degré d’intégration des principes du développement durable dans votre stratégie d’affaires, prenez le temps d’effectuer en équipe, l’exercice d’autoévaluation proposé par la norme BNQ 9700-021, qui est d’ailleurs gratuitement accessible en ligne.

Saviez-vous que …
L’Association de la construction du Québec a fait, en 2014, l’autoévaluation proposée par la norme BNQ 9700-21 et que de cet exercice ont découlé une charte et un plan d’action de développement durable.

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