Implantez un programme d’entretien préventif en 6 étapes faciles

Marc Beaudoin
Marc Beaudoin
Chroniqueur SST

Plusieurs entreprises de construction possèdent des équipements et des outils leur permettant d’effectuer le travail de tous les jours. Cependant, pouvez-vous indiquer à quand remonte la dernière inspection mécanique de ces équipements ou de ces outils ?
Si vous avez répondu non à cette question, cette chronique s’adresse à vous !

Le programme d’entretien préventif (PEP) sert d’abord et avant tout à s’assurer de l’efficacité opérationnelle des outils et des équipements utilisés en milieu de travail. Le propriétaire de l’équipement veut s’assurer que celui-ci fonctionne bien et que les travailleurs les utilisant puissent accomplir leur travail en toute sécurité.
Nous vous proposons ici 6 étapes faciles à suivre pour élaborer votre propre PEP.

  1. Répertorier les équipements et les outils
    La première étape afin d’implanter un PEP est de répertorier tous les équipements et les outils que l’entreprise possède. À cette étape, nous vous recommandons de ne faire aucune discrimination et de prendre en note tous les équipements et tous les outils. L’inventaire peut être effectué par chantier/projet, par lieu de travail ou encore par service ou direction de l’entreprise. N’oubliez pas d’inscrire sur la liste un numéro unique par équipement ou outil.

  2. Prioriser et prévoir la fréquence de l’entretien
    Par la suite, déterminez la fréquence des entretiens préventifs nécessaire pour chacun des outils. Le manuel du fabricant vous aidera à établir cette fréquence. Malheureusement, aucun équipement n’étant similaire, il n’est pas possible de généraliser pour un type d’équipement ou d’outil la fréquence de l’entretien nécessaire. Comme pour le changement d’huile sur votre véhicule, certains moteurs exigeront que celui-ci soit effectué aux 5000 km, d’autres aux 8000 km ! De là l’importance d’utiliser un numéro unique.
    Une fois la fréquence établie pour chaque outil et équipement, priorisez ensuite l’entretien de ceux-ci. Afin de vous aider à prioriser, une matrice d’évaluation du risque (par exemple un tableau basé sur la probabilité que l’accident survienne par rapport à la gravité) peut être utilisée.

  3. Élaborer des fiches d’entretien
    Les fiches d’entretien peuvent être élaborées ou être relativement simples, selon la complexité de l’équipement ou de l’outil ainsi que les sources d’énergies utilisées. Encore une fois, la plupart des manuels des manufacturiers peuvent vous être utiles lors de l’élaboration de ces fiches d’entretien.

  4. Procéder à l’entretien
    Par la suite, vos mécaniciens et personnes compétentes peuvent procéder à l’entretien. Afin de faciliter leur travail, des fiches identifiant les défectuosités peuvent être mises en place.
    De plus, n’oubliez pas de vérifier si une accréditation particulière est nécessaire pour faire ce genre d’entretien ou inspection (par exemple l’accréditation du Bureau canadien de soudage, pour l’inspection des soudures). De plus, il s’agit du bon moment afin de s’assurer que les vérifications sommaires ont été effectuées et consignées (par exemple, les inspections quotidiennes sur du matériel roulant).

  5. Conserver les informations sur les modifications
    La personne ayant effectué l’entretien devra s’assurer de consigner par écrit le type d’entretien fait, de même que ses recommandations. Ces recommandations ainsi que les pièces modifiées pourront être intégrées à une base de données qui permettra de mieux comprendre le cycle d’entretien de vos équipements et outils.

  6. Mettre à jour la fréquence – planification budgétaire
    La personne ayant procédé à l’entretien pourra aussi recommander de regrouper certains entretiens, de procéder à un type d’entretien plus rapidement selon l’usure constatée (comme un changement de frein) ou encore recommander de rapprocher ou d’éloigner un type d’entretien, selon l’utilisation de l’appareil ou de l’outil.
    Selon l’analyse des recommandations, il sera donc plus simple pour le gestionnaire de prévoir les budgets appropriés et de planifier la fréquence des entretiens à effectuer.

Finalement, rappelez-vous qu’il ne faut pas attendre que l’équipement ou l’outil soit inefficace avant d'entreprendre l’entretien de celui-ci. En effet, le tribunal a conclu que le propriétaire de l’entreprise était criminellement responsable lorsqu’un équipement (dans ce cas-ci, une pelle mécanique) fonctionnait mal à la suite d’un mauvais entretien (conclusion de l’expert mentionnant un véhicule non sécuritaire) et que cet équipement a causé le décès d’un travailleur. À cet effet, voir la décision R. c. Scrocca, Cour du Qc, 201-09-27, Hon. Denis Lavergne, J.C.Q.

Maintenant, à vous de jouer et d’implanter votre propre programme d’entretien préventif dans votre entreprise !

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