L’élection fédérale et son impact sur la construction au Québec

Lors de la dernière campagne électorale fédérale, le gouvernement nouvellement élu a promis de profiter des faibles taux d’intérêt au Canada afin d’augmenter ses investissements en infrastructures à travers le pays. Le Parti libéral du Canada a pris l’engagement de faire passer le plan d’infrastructures du Canada de 65 milliards de dollars à 125 milliards sur 10 ans, une augmentation moyenne de 6 milliards par année.

Tout porte à croire que le gouvernement du Canada ira de l’avant et augmentera les investissements de 5 à 10 milliards de dollars par année pour les deux premiers exercices financiers de son mandat, soit ceux de 2016-2017 et de 2017-2018. Dans sa plateforme électorale, on mentionne qu’il y aura trois domaines d’admissibilité distincts sur lesquels il investira. Le premier sera relié à la construction et à l’entretien des installations de transport collectif. Le financement fédéral devrait plus que doubler dans ce secteur par rapport à l’exercice financier 2015-2016. Le deuxième a trait à l’infrastructure sociale. La priorité sera accordée aux logements abordables et aux établissements pour personnes âgées, à l’apprentissage préscolaire et la garde d’enfants ainsi qu’aux infrastructures de loisirs et culturelles. Le troisième et dernier domaine est lié aux infrastructures vertes. L’éventail y est plutôt large, alors que les réseaux d’aqueduc, les usines de traitement des eaux usées, les infrastructures résistantes aux changements climatiques, les énergies propres et l’assainissement de terrains contaminés en font tous partie. De plus, d’autres projets en lien avec la préparation aux incidences liées aux changements climatiques pourront aussi être inclus dans ce domaine d’admissibilité.

Le nouveau gouvernement mentionne aussi qu’il respectera les champs de compétences provinciaux en matière d’investissements, mais qu’il limitera tout de même sa participation supplémentaire aux domaines d’admissibilité susmentionnés. Pour l’instant, tout indique que la clé de répartition des nouveaux montants sera la démographie. Puisque la province de Québec compte pour un peu plus de 23 % de la population canadienne, elle devrait donc obtenir environ 13,8 milliards de dollars supplémentaires sur 10 ans dont un peu plus de 1,15 milliard pour chacun des exercices financiers de 2016-2017 et de 2017-2018.

Dans le contexte actuel de ralentissement de l’industrie de la construction au Québec, de l’argent frais dès cette année sera définitivement salutaire et permettra d’atténuer la diminution des heures travaillées dans le secteur. Bien que nous pourrions discuter longuement des domaines d’admissibilité de ces nouveaux investissements - et soyez certain que les provinces le feront avec le gouvernement du Parti libéral du Canada - nous ne pouvons que nous réjouir de cette nouvelle.

Afin de profiter de ces nouveaux investissements en construction, est-ce que le gouvernement du Québec sera tenté de devancer certains projets déjà prévus au Plan québécois des infrastructures et ainsi augmenter ses dépenses en infrastructures à son tour ? Chose certaine, les acteurs de l’industrie de la construction le souhaitent.

Ce tableau indique les nouvelles dépenses en infrastructures annoncées par le gouvernement fédéral pour les 10 prochaines années. La répartition entre le transport collectif, les infrastructures sociales et les infrastructures vertes est égale et l’investissement total au cours des 10 prochaines années se chiffre à près de 60 milliards, soit le montant supplémentaire que le gouvernement canadien promet d’injecter dans l’économie du pays.

Nouvelles dépenses en infrastructures du gouvernement fédéral (G$)
Année Transport collectif Sociales Vertes
2016-2017 1,7 1,7  1,7
2017-2018 1,7 1,7  1,7
2018-2019 1,2 1,2  1,2
2019-2020 1,2  1,2  1,2
2020-2021 1,5  1,5  1,5
2021-2022 1,5  1,5  1,5
2022-2023 2,2  2,2  2,2
2023-2024 2,5  2,5  2,5
2024-2025 2,8  2,8  2,8
2025-2026 3,2  3,2  3,2

SAVIEZ-VOUS QUE…
L'investissement en construction non résidentielle au Québec a diminué de 4,5 % pour atteindre 2,2 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2015. Une baisse de l'investissement a été observée dans chacune des trois composantes : commerciale, institutionnelle et industrielle.

Inscrivez-vous à notre infolettre

Pour toujours être informé sur les actualités de la construction