Budget provincial 2017-2018, l’ACQ y va de ses recommandations

Jean-Philippe Cliche
Jean-Philippe Cliche
Chroniqueur Actualités

C’est dans le but de sensibiliser le gouvernement à l’importance de l’industrie de la construction dans l’économie québécoise et pour s’assurer que celui-ci stimulera les investissements dans les secteurs industriel, commercial et institutionnel que l’ACQ a déposé ses recommandations en vue du budget provincial de 2017-2018.

Dans le document déposé, l’ACQ soumet et explique six recommandations au gouvernement provincial soit :

  • Augmenter l’investissement public dans l’économie afin de stimuler la croissance économique de la province et résorber le déficit d’entretien des infrastructures publiques. Une étude du Fonds monétaire international confirme d’ailleurs que les coûts d’emprunts très bas combinés à une demande faible dans les pays développés font en sorte qu’il peut être très rentable d’augmenter les investissements en infrastructures, spécialement lorsque les besoins en infrastructures sont bien identifiés et qu’ils sont comblés par des investissements efficaces. Le gouvernement fédéral ayant un pouvoir limité d’investir dans le secteur institutionnel, il nous semble judicieux que le gouvernement provincial priorise les investissements dans les hôpitaux, les écoles et les autres bâtiments institutionnels de juridiction provinciale.
  • Instaurer un crédit d’impôt pour la rénovation commerciale afin de s’assurer que les commerçants peuvent effectuer les rénovations qui revitaliseraient leurs entreprises et s’assurer que le déficit d’entretien des bâtiments commerciaux ne devient pas un problème grandissant dans les villes québécoises. Si le programme RénoVert a eu un effet bénéfique certain sur le secteur de la construction résidentielle, nous sommes convaincus qu’un programme similaire dans le secteur commercial serait tout aussi efficace.
  • Bonifier et publiciser le programme d’apprentissage en milieu de travail (PAMT) dans l’industrie de la construction afin d’augmenter les compétences et l’employabilité des apprentis dans l’industrie, qui sont pour la plupart des jeunes de 15 à 24 ans ayant de la difficulté à se trouver un emploi de qualité bien rémunéré. Il est à noter que le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans est deux fois plus élevé que pour le reste de la population québécoise, et une telle mesure leur viendrait certainement en aide.
  • Inciter davantage les entreprises en construction à l’utilisation de la modélisation des données du bâtiment (MDB ou BIM en anglais), afin que celles-ci prennent le virage technologique tant attendu par l’industrie, et augmentent autant leur productivité que la qualité de leurs travaux. Pour ce faire, nous proposons que le gouvernement alloue une enveloppe dédiée uniquement au MIB et aux entreprises en construction. Nous croyons qu’une partie de cette enveloppe devrait servir à faire la promotion du financement gouvernemental concernant cette technologie.
  • Diminuer les impôts pour les petites entreprises en construction qui ont augmenté de 8 % à 11,8 % au 1er janvier 2017. Ce nouveau taux est 4 fois plus élevé que celui des entreprises évoluant dans les autres provinces canadiennes (2,9 %). Les petites entreprises de construction étant les premières victimes du ralentissement dans l’industrie de la construction au Québec, nous croyons que le gouvernement agit dans la mauvaise direction dans ce dossier et qu’il risque de fragiliser la fibre entrepreneuriale de l’industrie.
  • Hausser l’aide gouvernementale aux manufacturiers et exportateurs québécois afin que les entreprises de la province puissent profiter de la reprise aux États-Unis, de l’accord de libre-échange avec l’Europe et de l’ouverture grandissante du Canada face aux économies mondiales. C’est lorsque les carnets de commandes de ces entreprises sont bien garnis qu’elles procèdent à des agrandissements d’usines, ce qui a un effet bénéfique sur le secteur industriel.

Nous croyons que ces mesures amélioreraient l’état des infrastructures publiques et privées, créeraient des emplois, spécialement chez les jeunes, stimuleraient la fibre entrepreneuriale québécoise, inciteraient les entreprises en construction à prendre le virage technologique et augmenteraient les exportations de la province. Nous souhaitons que le gouvernement agisse en ce sens lors de son prochain budget.

SAVIEZ-VOUS QUE…
La croissance économique canadienne devrait s’accélérer pour atteindre 2,1 % cette année et en 2018, comparativement à 1,3 % en 2016.

Source : Banque du Canada – janvier 2017

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