Les drones au service de l’industrie de la construction

Amir Nadji
Amir Nadji
Chroniqueur Technologie

De simples jouets de haute technologie aux armes les plus modernes, les drones s’imposent de plus en plus comme étant un outil incontournable dans bon nombre de secteurs d’activités.

Qu’en est-il du monde de la construction ? Quelles sont les applications possibles de cette technologie qui pourrait faire évoluer cette industrie ?
« Prenez de la hauteur et vous verrez mieux ». Ce proverbe n’existe pas, mais il aurait très bien pu être inventé par les experts de la construction.

Un outil formidable de diagnostic

En effet, vérifier l’étanchéité d’une toiture, inspecter les soudures ou les façades d’immeubles de plusieurs dizaines d’étages font partie du quotidien des travailleurs de la construction. Toutes ces tâches nécessitent souvent un matériel lourd tels les échafaudages et des compétences humaines spécifiques dans des zones parfois dangereuses.

L’apparition des drones a apporté aux entrepreneurs un outil formidable de diagnostic qui facilite grandement toutes ces opérations. Équipés de caméras haute définition avec stabilisateur d’images, ces engins sont capables de voler très près des édifices afin de capter la moindre trace d’usure ou une quelconque défaillance.

Selon Frédéric Hinderze, PDG de Harmonie SAS, société leader en réfection de façades en France, on peut aujourd’hui, en moins de 12 minutes, réaliser un diagnostic parfait d’endroits inaccessibles comme des cours aveugles, visiter le dôme d’une verrière pour en vérifier l’état ou encore localiser en quelques instants l’origine d’une fuite ou d’une stagnation d’eau sur une étanchéité (source : http://www.techniques-ingenieur.fr).

L’inspection des édifices historiques a su aussi profiter de l’apport unique de ces « objets volants bien identifiés ». La toiture de la cathédrale de Vienne (Lyon, France) ainsi que certaines de ses gargouilles ont été rigoureusement scrutées avec un appareil de l’entreprise Studiofly. Un ensemble de 165 photos haute résolution a permis au cabinet d’architectes Alep Architectes d’avoir une idée précise sur l’état d’usure de l’édifice (source : http://www.lemoniteur.fr ).

Le suivi de chantiers

Autre utilisation extrêmement intéressante de ces appareils télécommandés est le suivi de chantiers. Bien moins onéreux que les photos aériennes classiques, les drones sont capables de survoler une aire de construction, de quadriller la zone et de prendre des photos à intervalles réguliers. Ces dernières sont géoréférencées grâce au GPS installé sur l’appareil et ensuite assemblées à l’aide d’un logiciel de photogrammétrie.

Un drone peut aussi revenir prendre une photo du même angle de vue à des dates régulières afin de suivre l’évolution d’un chantier, ce qui permet à la fin de créer une vidéo en time-lapse (vidéo en accéléré).

Il devient évident que le potentiel de ces machines volantes est quasi illimité : vérification d’infrastructures telles que les viaducs, pylônes électriques ou réseau de voies ferrées ou même l’accès à des zones contaminées ne sont qu’une partie de ce que sont capables de réaliser ces bijoux de la technologie.

Au point de vue de la réglementation, la politique de Transports Canada veut que la sécurité des UAV (véhicules aériens non habités) utilisés au Canada soit la même que celle des aéronefs habités. L’article 602.41 du Règlement de l’aviation canadien (RAC) interdit d’utiliser un véhicule aérien non habité à moins que le vol ne soit effectué conformément à un certificat d’opérations aériennes spécialisées (COAS). Le paragraphe 623.65(d) précise l’information qui doit être soumise lors d’une demande : http://www.tc.gc.ca/fra/aviationcivile/servreg/rac/partie6-normes-623d2-2450.htm (source : Transports Canada).

Dans les années à venir, les drones vont inévitablement prendre de plus en plus de place dans l’industrie de la construction. De nouvelles règles d’utilisation (notamment un permis de pilote de drone civil) vont sont doute voir le jour pour mieux contrôler ces appareils et protéger la vie privée du grand public, mais leur apport technique reste indiscutable.

Un drone peut aussi revenir prendre une photo du même angle de vue à des dates régulières afin de suivre l’évolution d’un chantier.

Drone – Expo de Milan (chantier)

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