Dossier Bois, béton et acier sur les chantiers IC/I - Le bois

Photos : Nordic Structures / Stéphane Groleau, photographe

Un matériau comme le bois est-il suffisamment utilisé dans les projets de construction institutionnelle, commerciale et industrielle ? Quel est le degré de satisfaction quant à l’utilisation de ce matériau sur les chantiers du Québec? Et que fait-on pour le promouvoir auprès des donneurs d’ouvrage, des architectes, des ingénieurs et des entrepreneurs généraux ? Nous avons rencontré un porte-parole de Chantiers Chibougamau / Nordic Structures.

M. Frédéric Verreault admet que si l’utilisation du bois massif dans la construction n’est plus anecdotique, elle demeure exceptionnelle. « L’introduction de toute solution innovante dans n’importe quel marché est très longue parce qu’on ne peut pas changer en quelques années une culture qui prévaut depuis des décennies. Nous aimerions que ça aille encore plus vite et nous y travaillons activement, mais nous sommes néanmoins patients. »

M. Verreault reconnaît que l’offre industrielle pour un matériau comme le bois est certainement mature en parlant des systèmes, de la production, de la compétitivité et de la disponibilité de la matière première, mais il reste beaucoup à faire au chapitre de la promotion. « Je crois qu’on a commis l’erreur, de bonne foi sans doute, de vouloir construire en bois massif dans le but de soutenir l’industrie forestière québécoise. Selon moi, il aurait été préférable de s’intéresser aux réelles motivations à le faire en tenant compte des impératifs techniques, budgétaires et opérationnels des projets. » Le porte-parole évoque également les débats entre les filières industrielles : « Nous devons continuer à faire valoir ce matériau afin que l’usage du bois massif devienne un automatisme. »

M. Verreault aborde aussi l’aspect d’une cohérence collective face aux changements climatiques : « Il faut absolument considérer l’empreinte carbone des produits pour la construction et l’exploitation des bâtiments afin d’atteindre les cibles fixées par le gouvernement canadien. Cela propulserait évidemment la consommation de bois massif. »

Mais qu’en est-il dans les autres provinces et ailleurs dans le monde ? « Je vous dirais que la Colombie-Britannique et l’Ontario sont très réceptifs à l’utilisation du bois massif. Et depuis deux ans, on assiste au réveil de nos voisins américains. Nous pourrions connaître une vague dans ce marché au cours des 18 prochains mois. »

Frédéric Verreault

Frédéric Verreault
Porte-parole de Chantiers Chibougamau / Nordic Structures

Pour voir quelques-ines des récentes réalisations de Nordic Structures consulter l'album photos

En octobre dernier, à l’occasion du Forum Innovation Bois qui a eu lieu à Rivière-du-Loup, le gouvernement québécois a annoncé un investissement de 38 millions de dollars dans le but de favoriser l’innovation dans l’industrie des produits du bois, sa modernisation et sa transformation. Une quarantaine de mesures y ont été dévoilées.

Dans le cadre de l’un des cinq chantiers portant sur la construction en bois, les participants au Chantier construction en bois ont convenu que le bâtiment en bois est à l’industrie de la construction ce qu’est la voiture électrique à l’industrie automobile. Les membres de ce comité sont convaincus de l’énorme potentiel de ce matériau dans les futurs projets institutionnels, commerciaux et industriels. Nous avons retenu ceci de leurs discussions :

Construction en bois - Solutions

  1. Stimuler l’innovation en investissant de façon durable dans la recherche et le développement.
  2. Modifier les politiques publiques du gouvernement pour considérer la performance environnementale dans le cadre de projets de construction non résidentielle et multifamiliale.
  3. Mettre en place un comité consultatif sur la construction en bois pour qu’il fasse des recommandations à la Régie du bâtiment du Québec et aux autres organismes, dont la Commission de la construction du Québec.
  4. Adapter la formation des professionnels, des techniciens et des gens de métier aux nouvelles réalités de la construction en bois.
  5. Renforcer la Charte du bois et sa mise en œuvre.

Répartition du bois – Construction non résidentielle

Dans la livraison hiver 2017 du journal Construire en bois, publié par le Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois, Cecobois, on peut lire les raisons qui devraient inciter les donneurs d’ouvrage, les architectes et les entrepreneurs à choisir le bois pour leurs projets de bâtiments de plus de quatre étages :

  • Contrer l’étalement urbain
  • Réduire l’empreinte carbone
  • Bâtir des immeubles sécuritaires et durables
  • Réaliser rapidement des projets de construction
  • Construire à des coûts abordables.

Sept cents mètres cubes de bois lamellé-collé pour la gare de l'orient

Une pièce en bois lamellé-collé de plus de 12 mètres de haut et pesant 12 tonnes, a été assemblée sur le chantier de la gare française de Lorient, l’été dernier. Cette poutre géante, dont la forme rappelle un boomerang, signera la ligne architecturale de ce bâtiment. L’ingénieur Jean-Yves Baudry, de la société Mathis, décrit ce concept original : « Pour réaliser une telle construction en bois lamellé-collé hors norme, des doubles et même des triples recollages ont été nécessaires pour obtenir des épaisseurs de plus de 60 cm. » Et l’automne dernier, une passerelle de bois de 60 mètres a été installée. Cet aménagement urbain, donnant accès aux quais, relie le quartier de Kerentrech au centre-ville durant les heures d’ouverture de la gare. La structure du bâtiment est composée de semi-portiques et de portiques en lamellé-collé. C’est l’une des rares gares en France à être réalisée en structure bois. Les architectes de la firme Arep ont voulu faire écho au bois des bateaux des premiers chantiers navals, il y a 350 ans. Son ouverture est prévue au cours du mois de mai 2017. Coût du projet : 58,3 millions d’euros.

Source : lemoniteur.fr

SAVIEZ-VOUS QUE…
L’Allemagne consomme environ 25 fois plus de bois pour la construction non résidentielle en bois massif que le Québec…
Source : Tact Intelligence Conseil.

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