Dossier SST - Des pratiques SST inspirantes

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La sécurité sur les chantiers de construction est encadrée par une série d’obligations. Mais certains entrepreneurs vont plus loin pour protéger les travailleurs.

« La loi exige d’avoir un programme de prévention, mais s’il ramasse la poussière, ça ne sert pas à grand-chose », lance Alain Beaulieu, vice-président de Versailles 48 et superviseur en santé, sécurité et environnement. Il n’y a pas un grain de poussière sur celui de l’entreprise de peinture industrielle de Montréal.

Tous les matins, les employés notent les risques associés à leur travail et les mesures de prévention à prendre. Puis, ils lisent et signent l’analyse de la sécurité des tâches des autres travailleurs. À la fin de la journée, ils remplissent une évaluation sur la sécurité des lieux, des équipements, des comportements, etc.

« On fait un encadrement serré parce que ce sont souvent les comportements qui sont en cause lors des accidents de travail, explique M. Beaulieu. Nos employés savent que pour nous, la santé-sécurité c’est du sérieux. »

Chaque semaine, Versailles 48 réalise aussi une inspection en santé-sécurité de tous ses chantiers. « Elle est effectuée par un membre de la direction et un travailleur qui n’est pas le contremaître, car on veut que tout le monde se sente concerné », indique M. Beaulieu. Mais si l’entreprise s’occupe de régler les problèmes avec ses travaux, elle ne peut pas contrôler ceux des autres. « S’il y a un danger pour nos gars, on demande à l’entrepreneur général d’apporter les corrections nécessaires. Sinon, on quitte le chantier. »

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Photo : Un peintre de Versailles 48 en plein travail. 

À chacun son harnais

Construction Longer est une autre de ces entreprises qui se démarquent. Lors d’une réunion de son comité SST, un menuisier s’est plaint d’avoir à réajuster son harnais de sécurité à chaque utilisation. L’entrepreneur général de Sherbrooke n’a fait ni une ni deux : il a fourni aux employés leur propre équipement (harnais, longe, coulisseau, câble d’acier, masque). Le tout dans un sac à leur nom.

« Les travailleurs n’ont plus de raisons pour ne pas s’attacher, dit Sylvain Ouellette, surintendant général. Leur harnais est toujours à leur taille. Ils ne peuvent pas dire qu’ils n’en trouvent pas dans le fond de la remorque, qu’il est sale ou qu’il manque une pièce. Chacun est responsable de son équipement. »

Cet investissement financier en vaut la peine, selon lui. En plus d’un gain en santé-sécurité, il y a moins de perte de temps puisque les travailleurs n’ont plus à chercher un harnais ni à l’ajuster. « Aussi, les gars sont contents et quand les gars sont contents, ça va bien ! »

Un travailleur ne respecte pas les règles en SST ? Après deux avertissements, il risque une suspension d’une semaine. « Au-delà du travailleur concerné, ça passe un message à tous les employés sur l’importance qu’on accorde à la santé-sécurité », soutient M. Ouellette qui a les mêmes exigences envers les sous-traitants. « J’ai déjà sorti une équipe au complet d’un chantier ! »

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Photo : Construction Longer
Robert Rancourt, charpentier-menuisier apprenti 3, et Yan Tardif, charpentier-menuisier compagnon (sur le chariot-élévateur) portant leur propre harnais, en compagnie de Sylvain Ouellette, surintendant général de Construction Longer. 

« Patenteux » pour la sécurité

Un équipement n’existe pas ? Fermo le fabrique elle-même. L’entrepreneur-peintre de Saguenay a notamment modifié des chariots élévateurs pour que les conducteurs n’aient plus à actionner manuellement la benne pour la vider. « Même s’ils portent un masque, ils étaient en contact avec la poussière lors du vidage du résidu de sablage, explique Éric Morin, président. On voulait éviter ça, car la vieille peinture contient souvent du plomb. »

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Photo : Éric Morin, de Fermo, n’hésite pas à modifier des équipements pour mieux protéger ses travailleurs. 

Cette ingéniosité au profit de la santé-sécurité ne date pas d’hier. Il y a une quinzaine d’années, Fermo avait été l’une des premières entreprises à se doter d’une douche portative sur les chantiers où il y a des contaminants au plomb. « On avait modifié une remorque », se souvient M. Morin.

Il insiste aussi pour dire qu’aucun employé ne transporte des poches de sable lors des travaux de sablage. « Ça cause des maux de dos. On utilise plutôt des contenants de sable de 3 500 livres qu’on déplace à l’aide de chariots élévateurs. »

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