Photos : Stéphane Brügger
Situé à Hemmingford en Montérégie, le site qui devait recevoir cette nouvelle résidence présentait plusieurs témoins de son passé agricole : des vastes champs et des vergers, des clôtures en planches, une grange en bois patiné typique de la région et des vestiges des fondations en pierres des champs de l’ancienne maison de ferme.
Tous ces éléments du contexte ont influencé l’implantation et l’architecture de cette résidence conçue pour un couple ayant quitté la ville pour la campagne. Les différentes courses du soleil qui ponctuent les saisons, ainsi que les vues dégagées sur l’étendue des champs, ont guidé l’orientation et l’implantation. La maison se déploie vers son paysage environnant.
Le chemin d’accès à la résidence se fait en longeant les vieux murs de fondation en pierres de l’ancienne maison. Préservés comme des artefacts devant l’entrée principale, ces vestiges accueillent le visiteur tout en témoignant de la mémoire du lieu.
D’une superficie de 3 500 pieds carrés (325,1 mètres carrés), la résidence est organisée sur 2 niveaux principaux. Les espaces sont vastes, fluides et baignés de lumière naturelle. Le bâtiment est principalement composé de deux volumes organisés de part et d’autre d’un espace en double hauteur contenant l’entrée principale, un escalier sculptural et une passerelle en verre située à l’étage. Cet espace, complètement vitré de bas en haut, offre des vues prenantes sur l’ensemble du domaine et agit en tant que seuil sur ces deux niveaux. La maison est ainsi divisée en deux zones distinctes, assurant à chacune le niveau d’intimité souhaité. Au rez-de-chaussée, d’un côté de l’escalier se trouve une aire ouverte comportant le séjour et la salle à manger percée de vues ciblées sur le paysage. D’autre part de l’escalier se trouve la cuisine qui s’ouvre sur la véranda et la salle de jeux en surplomb. Une série de fenêtres coulissantes entre la cuisine et la véranda s’ouvrent pour ainsi prolonger cet espace intérieur vers l’extérieur – le comptoir de la cuisine devient donc un îlot mitoyen entre la cuisine intérieure et la véranda.
Une fois en haut de l’escalier, une passerelle en verre traverse le hall en double hauteur. Ce pont vitré assure une transition entre la zone intime de la suite des maîtres (chambre, walk-in et salle de bains ouverte) d’un côté, et les pièces collectives (bibliothèque, bureau et la suite des invités) de l’autre.
Le revêtement extérieur de la résidence est composé de strates de briques taillées en ardoise provenant d’une carrière locale. Contrairement à un revêtement de pierre naturelle typique composé de dalles accrochées sur le mur extérieur, ces blocs d’ardoise coupés en différentes longueurs sont posés en strates. Un détail technique a été développé pour continuer le revêtement en ardoise jusqu’à la surface finie du sol extérieur afin de dissimuler le dessus des fondations en béton. Comme une pierre retrouvée dans un champ agricole, la maison émerge du sol. Des dalles taillées dans la même ardoise sont également utilisées comme revêtement de sol intérieur de même que sur le trottoir d’entrée, la terrasse et la véranda. Cette continuité des matériaux et des surfaces amplifie l’effet du déploiement des espaces intérieurs vers le paysage extérieur en flouant les limites entre les deux.
Faisant écho à la vieille grange, le bois de cèdre est également utilisé comme matériau de revêtement sur la maison. Ces clins en bois naturel grisonneront et développeront leur propre patine tout comme ceux de la vieille grange à proximité. Avec le passage du temps, la maison deviendra de plus en plus indissociable de son environnement et du sol fertile dans lequel elle a pris racine.
Fiche technique
Identification du projet : Maison Hemmingford
Localisation : Hemmingford, Québec (Canada)
Architecte : SIMARD architecture
Équipe de projet : Sylvain r. Simard, Gregory Fages, Jason Goorts et Benoit Jodoin-Fontaine
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