Nous devons encourager les rapprochements entre tous les intervenants

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Photos : Groupe NH Photographes – Normand Huberdeau

Récipiendaire du Prix René-Lafontaine au Congrès 2015 de l’ACQ, M. Louis Fontaine nous fait partager sa vaste expérience de gestionnaire dans l’industrie québécoise de la construction.

Il voulait devenir pilote d’avion, mais un accident l’a empêché de faire des études au Collège militaire royal de Saint-Jean-sur-Richelieu. Louis Fontaine s’est donc inscrit en génie à l’Université Laval, d’abord en génie électrique, puis en génie civil. Élu par acclamation secrétaire de l’Association générale des étudiants, il a fait le constat suivant : « Je ne savais à peu près rien de la gestion et du leadership. Mais comme j’ai été bien épaulé dans mes réflexions et mes actions, cette expérience a été enrichissante parce qu’elle m’a permis d’apprendre sur le tas. »

L’écoute et le dialogue

Jeune ingénieur, il comprendra rapidement que l’écoute et le dialogue étaient préférables à l’affrontement. « Avec les sous-traitants, les professionnels et le maître d’ouvrage, la consultation et l’écoute sont essentielles pour le travail d’équipe. C’est une approche beaucoup plus productive et plus payante sur le plan humain. » Selon lui, il faut favoriser les rapprochements entre tous les intervenants de l’industrie. « Ceux-ci gagneront à se consulter et à se comprendre pour régler les problèmes et trouver des solutions. Ils doivent donc se faire un peu plus confiance, les uns, les autres. »

Ses observations

Projets design-soumission-construction : « Ils sont moins intéressants, non seulement les consultations ne sont plus possibles, mais on assiste parfois à des confrontations stériles au détriment du projet. »

Projets design-construction ou par gérance : « Ces modes de livraison de projets sont plus ouverts au dialogue avec les autres intervenants, plus productifs et plus susceptibles de générer la confiance entre ceux qui veulent progresser et continuer à réaliser de nouveaux projets ensemble. »

Les pratiques de construction : « Ailleurs, on préconise beaucoup plus qu’au Québec trois initiatives de travail en équipe multidisciplinaire qui traitent différemment des mêmes objectifs : Lean Construction, BIM et la conception intégrée de projet (CIP). La conception intégrée de projet réunit généralement par un contrat unique les principaux intervenants en vue de réaliser un projet dont les économies sont partagées entre eux. Ils doivent travailler ensemble, communiquer, établir et entretenir de solides relations de confiance les uns envers les autres. Notre document « Vers un chantier parfait » propose d’harmoniser les relations et d’améliorer la gestion. Il nous reste beaucoup de travail à faire pour arriver à la conception intégrée. »

La commission Charbonneau : « Le rapport a surtout exposé les vraies lacunes et les mauvaises pratiques de l’industrie et de certains de ses acteurs. L’industrie est la seule à pouvoir corriger la situation et changer la perception du public. Elle devra le faire par concertation de tous les intervenants. Il est très surprenant qu’aucun des acteurs de l’industrie n’ait pas encore publiquement invité les autres à une telle concertation. Je doute qu’on trouve une solution miracle, mais il faudrait au moins essayer, organiser des rencontres… »

L’industrie de la construction :

« La construction est un marché global où les constructeurs du Québec sont en compétition avec ceux de toute la planète. »

« Peu de gestionnaires (propriétaires, entrepreneurs, professionnels, actionnaires, chargés de projets, préventionnistes en santé et sécurité, estimateurs…) ont une formation en gestion adaptée à la construction. »

« Il faut attirer plus de jeunes à s’intéresser à la gestion de l’industrie de la construction pour qu’ils s’inscrivent aux cours de mathématiques, de sciences et d’administration pour leur servir de base en vue d’une spécialisation en gestion d’entreprises de construction comme techniciens ou professionnels. Les associations de construction du Québec devraient être plus proactives auprès de leurs membres. »

« L’industrie devrait s’ouvrir davantage aux contributions potentielles des femmes (50 % de la population) autant comme gestionnaires que comme travailleuses. »

La certification Sceau d’or : « Il y a près de 10 000 détenteurs de certificats Sceau d’or au Canada et à peine plus de 400 au Québec. Les Québécois sont-ils de moins bons gestionnaires ? Moins admissibles au Sceau d’or ? Moins enclins à se distinguer ? Selon moi, seule une reconnaissance de la formation continue changera notre perception. »

« L’industrie devrait s’ouvrir davantage aux contributions potentielles des femmes (50 % de la population) autant comme gestionnaires que comme travailleuses. »

Louis Fontaine : un retraité actif

Même s’il a pris sa retraite, Louis Fontaine consacre encore environ 800 heures par année à donner de la formation en gestion de projets et de contrats de construction. S’ajoutent 150 heures pour des activités communautaires bénévoles. « Je suis surtout chanceux de pouvoir garder le contact avec les jeunes. Cela me permet de leur laisser un peu de ce que j’ai appris durant ma carrière de plus de 40 ans dans la construction. »

Une carrière bien remplie pour Louis Fontaine

  • Responsable de la gestion de projets (BPR, Québec)
  • Présidence de l’ACQ – Québec
  • Président de la Fondation de l’Université Laval
  • Membre du Comité canadien des documents de construction (CCDC)
  • Trophée commémoratif Robert G. Saunders de l’Association canadienne de la construction
  • Prix d’excellence Sceau d’or
  • Prix René-Lafontaine (Congrès ACQ 2015)

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