Rendez-vous national sur la main-d’œuvre : résultats d’un sondage du CPQ auprès des employeurs

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Le conseil du patronat du Québec (CPQ) a profité de la tenue du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, les 16 et 17 février 2017 pour dévoiler les résultats d’un sondage mené auprès des employeurs du Québec.

« La disponibilité, la formation et l’adaptabilité du capital humain sont des enjeux de taille pour notre économie et nos entreprises qui doivent composer avec une rareté de main-d’œuvre qualifiée et une adaptation constante aux technologies innovantes. Afin que l’économie québécoise demeure compétitive dans un contexte mondial de plus en plus exigeant, toutes les parties prenantes doivent être mobilisées au sein d’une stratégie audacieuse, autant les institutions d’enseignement que le gouvernement, les employeurs, que les individus », a affirmé Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ.

Afin d’alimenter sa réflexion et les discussions dans le cadre de cette importante rencontre tenue à la mi-février à Montréal, le CPQ avait mandaté la firme Léger pour mener un sondage d’opinion auprès des employeurs du Québec sur différents enjeux ayant trait au recrutement, à la formation de la main-d’œuvre et à l’organisation du travail. Un sondage téléphonique a ainsi été réalisé du 7 au 30 septembre 2016 auprès d’un échantillon représentatif de 300 employeurs œuvrant dans des entreprises privées et comptant 10 employés ou plus. La marge d’erreur est d’environ 5,7%.

Les difficultés de recrutement : une réalité pour les entreprises

Soixante-dix pour cent (70 %) des employeurs indiquent éprouver des difficultés lors du recrutement de la main-d’œuvre, notamment pour les postes les moins qualifiés, et ces difficultés sont d’autant plus présentes pour les moyennes et grandes entreprises. La rareté de la main-d’œuvre et la spécificité des postes représentent les principaux obstacles à l’emploi.

« Que ce soit en raison de besoins technologiques trop rapides ou difficiles à suivre, du niveau de compétence générale de base insuffisant ou de postes à qualification difficiles à combler, les petites, moyennes et grandes entreprises partagent des défis et des préoccupations qui doivent être rapidement répondus pour notre prospérité actuelle et future », selon M. Dorval.

M. Dorval

Soixante-dix pour cent (70 %) des employeurs indiquent éprouver des difficultés lors du recrutement de la main-d’œuvre.

D’un côté, les entreprises ne profitent pas pleinement de certains bassins de travailleurs, car l’intégration de certains groupes sous-représentés dans le marché du travail n’est pas encore pleinement réussie : en effet, seulement le quart (24 %) des entreprises sondées ont à leur emploi des immigrants ou des nouveaux arrivants; ou des personnes issues de minorités visibles (22 %). Une entreprise sur 10 seulement (10 %) emploie des personnes souffrant d’un handicap, et une même proportion, des personnes en réinsertion sociale; seulement 4% des employeurs mentionnent avoir des employés issus de communautés autochtones.
D’un autre côté, il est nécessaire que l’offre de formation soit plus attractive pour les domaines où les besoins de main-d’œuvre sont criants, et que les programmes soient adaptés en conséquence, car la formation des travailleurs permet de répondre à des exigences d’adaptation des compétences, de productivité ou de compétitivité, c’est aussi un incitatif à la rétention du personnel et une réponse à la pression technologique. Les entreprises doivent donc être impliquées davantage dans le développement du contenu de la formation professionnelle et technique.

Par ailleurs, pour bon nombre d’entreprises (81 %), offrir des mesures de conciliation travail / vie personnelle constitue un investissement sur le long terme, puisque cela permet notamment de mieux attirer et retenir le personnel, ainsi que d’obtenir une plus grande productivité du temps de travail.

Cependant l’adaptabilité des entreprises aux changements, que ce soit au niveau de l’intégration des différents groupes de travailleurs, de l’organisation du travail, de la gestion du capital humain ou de l’intégration de l’innovation, dépend également du soutien qu’on leur accorde en matière de gestion des ressources humaines. À ce titre, il importe de mieux outiller les gestionnaires et de faciliter l’accès des employeurs à des ressources spécialisées.

D’ailleurs, le CPQ avait profité des consultations prébudgétaires pour présenter une première série de propositions à ce chapitre.

« Le Québec doit se doter d’une vision globale concernant la gestion du capital humain, qui doit se répercuter dans toutes les politiques gouvernementales, surtout les politiques économiques : c’est ce qui ressort du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre. La compétitivité et la prospérité de notre économie passent par sa capacité à s’adapter rapidement aux changements, dans une société vieillissante et en constante mutation. Si la mobilisation de toutes les parties prenantes est importante – qu’il s’agisse des individus, des institutions ou de l’État – l’implication des entreprises fait fondamentalement partie de la solution », de conclure M. Dorval.

Soulignons que 14 % des répondants au sondage venaient du secteur de la construction. Pour ceux-ci, les éléments qui représentent des défis ou des préoccupations en ce qui a trait au recrutement de la main-d’œuvre sont la rareté de celle-ci (64 % des réponses) et des postes à qualification spécifique difficiles à combler (54 %).


Pour consulter le sondage du CPQ, veuillez cliquer ici.

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