Les perspectives économiques en construction : des signes encourageants

Jean-Philippe Cliche
Jean-Philippe Cliche
Chroniqueur Actualités

Bien que le ralentissement dans l’industrie de la construction depuis 2012 ne fasse aucun doute, les choses ont tout de même évolué positivement ces derniers temps. Voici un bref compte rendu de la situation économique actuelle et des perspectives futures dans cette industrie.

Tel que l’on peut le constater sur le graphique, l’industrie a subi un cycle économique complet dans les 10 dernières années. En effet, une surchauffe causée principalement par les prix élevés des ressources naturelles et des investissements publics importants a eu lieu entre 2011 et 2013. Par la suite, autant les investissements publics que privés ont été réduits, amenant l’industrie vers une contraction qui a perduré jusqu’en 2016. L’année 2017 est cependant encourageante et laisse miroiter un changement de tendance pour certains secteurs de la construction. Voici donc une brève analyse sectorielle.

Secteur institutionnel-commercial : des chantiers importants

De gros chantiers dans le secteur de la santé ont fait en sorte d’augmenter les investissements dans les dernières années. Maintenant que le CUSM est complété et que le CHUM va bon train, d’autres travaux prendront la relève afin d’assurer des niveaux d’investissements élevés dans ce secteur, nécessaires afin d’augmenter la qualité de vie de la population québécoise. La construction d’un complexe hospitalier qui débute à Limoilou en est un bon exemple. D’importants projets commerciaux devraient aussi faire en sorte de maintenir les niveaux d’investissements actuels; les projets Zibi, à Gatineau, et Solar Uniquartier, à Brossard, ouvrant la marche. En résumé, nous ne nous attendons pas à une croissance dans ce secteur, mais bien à un maintien des conditions actuelles, des conditions qui sont somme toute intéressantes.

Secteur industriel : un creux qui perdure

Bien que la reprise de l’économie mondiale ait fait augmenter nos exportations et hausser les prix des ressources naturelles, nous n’anticipons pas d’augmentation des investissements en construction industrielle à court et à moyen terme. En fait, les industries québécoises ne fonctionnent pas à plein régime en ce moment, et le prix des métaux que nous retrouvons dans le sous-sol québécois est encore loin des prix du début de la décennie. Les investissements industriels sont actuellement à des creux historiques et devraient malheureusement le demeurer pour quelques années.

Boom dans le secteur du génie civil et de la voirie

L’échangeur Turcot, le pont Champlain, le système de train léger sur rail, des usines d’assainissement des eaux usées, l’autoroute Henri IV, la réfection du tunnel Louis-Hyppolite-Lafontaine, les projets se multiplient dans le secteur du génie civil et de la voirie. Nous pouvons ainsi affirmer que dans ce secteur, le ralentissement connu au cours des dernières années est définitivement derrière nous. Nous y prévoyons des niveaux de construction élevés, tant à court qu’à moyen terme.

Secteur résidentiel : une bonne année

En début d’année, le resserrement du crédit hypothécaire a fait croire à plusieurs économistes que les mises en chantier ne seraient pas au rendez-vous en 2017. Cependant, l’excellente création d’emploi au Québec a fait en sorte d’augmenter la demande pour les logements, autant dans le neuf que dans l’existant. Avec approximativement 42 000 mises en chantier prévues, l’année 2017 sera finalement la meilleure à ce chapitre des 5 dernières années. Pour sa part, le secteur de la rénovation domiciliaire continue de performer, galvanisé par l’accroissement du parc immobilier et de la population québécoise.

graphique

LE SAVIEZ-VOUS ?
La Banque du Canada a haussé son taux directeur à deux reprises depuis juillet 2017, le faisant passer de 0,5 % à 1 %. C’est la première fois depuis l’automne 2010 que la banque hausse le taux d’intérêt directeur au pays.

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