Les femmes aussi ont leur place !

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Marie-Chantale Nadeau, charpentière-menuisière, Coffrage LD
Alors que rien ne laissait présager qu’elle ferait carrière en construction, Marie-Chantale Nadeau s’est développé une véritable passion pour son travail de charpentière-menuisière. Battante dans l’âme, Marie-Chantale a su se faire un nom dans le milieu et prouver qu’une femme pouvait exercer un des métiers les plus exigeants physiquement.

 Issue d’une famille d’intellectuels, Marie-Chantale souhaitait étudier en droit et devenir avocate. « Je n’avais jamais touché à un marteau de ma vie quand j’ai décidé de travailler dans l’industrie de la construction. Ce n’est pas un domaine qui m’intéressait au départ. Je suis devenue une mère monoparentale, alors ma nouvelle situation familiale ne me permettait plus d’effectuer de longues études. J’ai donc décidé de m’inscrire au programme de charpenterie-menuiserie chez Aviron Québec », explique-t-elle.

Faire avancer la cause des femmes dans la construction

Marie-Chantale travaille en construction depuis maintenant quatre ans, mais elle a dû se buter à plusieurs portes closes avant d’obtenir son premier emploi. « Je suis partie de loin. En embauchant une femme, plusieurs employeurs ont peur d’avoir des problèmes ou ne veulent pas avoir à gérer des cas d’intimidation. Ils préfèrent ainsi passer leur tour. Il faut faire preuve de persévérance avant d’obtenir une réponse positive. » Aujourd’hui, elle exerce sa passion chez Coffrage LD, une entreprise spécialisée dans la construction de coffrage et mise en place de béton dans les secteurs commercial, industriel et génie civil. Première femme à être engagée par l’entreprise depuis sa création en 1987, Marie-Chantale apprécie le climat de respect et d’entraide qui y règne.

Par contre, selon elle, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour l’intégration des femmes en construction. Elle est persuadée que la discrimination et le harcèlement font partie du quotidien de plusieurs d’entre elles. « J’adore mon travail. Mes tâches sont diversifiées, ce n’est pas routinier et les défis sont stimulants. Je dois toutefois me battre constamment dans ce milieu à prédominance masculine. Je suis souvent la seule fille sur les chantiers commerciaux. Tous les yeux sont braqués sur moi et je n’ai pas le droit à l’erreur. Parce que je suis une femme, je suis obligée, tous les jours, de donner le maximum de moi-même et de prouver aux autres que je suis capable de faire le travail. Ce n’est pas toujours facile de vivre avec cette pression. Je suis fière de dire que je contribue, à ma manière, à faire progresser la place des femmes dans la construction », continue-t-elle.

Croire en ses capacités

Marie-Chantale ne cache pas que la construction est un secteur difficile et qu’il faut avoir les reins solides. « Une jeune femme qui veut travailler en construction doit être sûre d’elle, avoir du caractère et être prête à travailler fort. Elle ne doit pas laisser entrevoir sa peur. Malgré les obstacles, je suis tout de même heureuse d’aller travailler chaque jour. »

Et l’avenir ? Si leur intégration se faisait dans le respect, Marie-Chantale est convaincue qu’il y aurait plus de femmes dans la construction. « J’encourage fortement les femmes à suivre leur passion, à tailler leur place et à s’affirmer. Mais je suis d’avis que des changements dans l’industrie s’imposent pour faciliter l’intégration des femmes et construire un avenir plus serein. »

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