Charpentière-menuisière accomplie

album photo

Marie-Catherine Boulanger, charpentière-menuisière, Dominart
C'est durant la période de confinement que nous avons joint par téléphone Marie-Catherine Boulanger. Charpentière-menuisière chez Dominart, l'entreprise familiale fondée par son père, entrepreneur général à Lac-Etchemin, elle a été conquise par le métier.

« Plus jeune, si quelqu'un m'avait dit que je travaillerais dans l'industrie de la construction, je ne l'aurais pas cru. Bien que ça me fascinait de voir mon père construire des maisons, je trouvais que le métier n'était pas fait pour les femmes. En effet, c'est plutôt robuste comme boulot. » 

« Artiste dans l'âme, je me voyais plutôt exercer un emploi dans un domaine de création. Jusqu'à ce que je constate en grandissant que construire, c'est aussi créer. Une maison c'est une oeuvre, et derrière cet ouvrage, il y a une charpente, quelque chose de solide et de durable qui laisse une belle empreinte de soi, qui me rend heureuse et me donne un sentiment d'accomplissement. »

« Mon père et mes frères sont des constructeurs. Ils m'ont convaincu d'apprendre le métier. C'est un peu grâce à eux que je suis devenue bâtisseuse, que je fais un métier que j'adore », explique cette mère de famille qui, pendant longtemps, a accepté différents emplois pas trop accaparants afin de consacrer du temps à ses trois enfants. « Des enfants qui sont pas mal fiers de dire ce que je fais dans la vie à leurs amis à l'école. »

Un poisson dans l'eau

« Cependant, quand mon père m'a proposé en 2017 de me lancer dans le métier, j'ai hésité. En fait, j'avais peur de ne pas être à la hauteur. Mais les conseils et la formation ont aplani mes craintes. Depuis, je suis autant à l'aise avec un marteau que tout ce qu'il y a dans un coffre à outils. Je manie maintenant les madriers comme si j'avais toujours fait ça. Je suis vraiment à ma place sur un chantier. »

« Je crois que ce qui m'a donné le plus gros coup de pouce, c'est l'ouverture d'esprit familial. Ça m'a permis d'abattre des barrières plutôt imaginaires et de me dire qu'une femme pouvait s'accomplir et réussir dans l'industrie. J'ai vite remarqué que peu importe qu'on soit un homme ou une femme, on est bien reçu dans une équipe de construction sur tous les chantiers quand on exécute le travail avec engagement, respect et compétence. L'habileté n'a pas de sexe. »

Présente sur les chantiers de construction neuve et sur différents sites de travaux de rénovation dans le secteur résidentiel, Marie-Catherine a contribué à une centaine de projets à ce jour. Dès qu'elle en a l'occasion, elle s'investit également dans le perfectionnement professionnel. « C'est la façon de durer dans l'industrie et de demeurer au sommet des bonnes pratiques et de continuer à être toujours plus efficace », précise-t-elle.

Encourager les recrues

« Mon père a récemment convenu d'accepter moins de mandats de construction, de faire graduellement le pas vers la retraite. C'est pourquoi mes frères travaillent actuellement pour d'autres entrepreneurs. Ils n'ont pas l'intention de prendre le relais de la compagnie familiale. Je ne me sens pas prête pour ce genre de défi non plus. Je préfère faire ma route dans l'industrie comme charpentière-menuisière et non comme patronne d'entreprise. »

Cette professionnelle de la construction invite les femmes tentées par les métiers non traditionnels à foncer et à aller au bout de leur rêve. À ne pas hésiter. « Elles seront agréablement surprises de l'accueil qui leur sera réservé et de la confiance qu'elles y gagneront. Elles constateront rapidement qu'il n'y a pas de barrières », observe Marie-Catherine Boulanger.

Inscrivez-vous à notre infolettre

Pour toujours être informé sur les actualités de la construction