Mmes Carole Chauvin et Sophie Gagnon, de Groupe Philia, sont passionnées par la promotion de l’intégrité au sein des organisations. Elles ont accepté de répondre à quelques questions.
Dans quelles circonstances une entreprise ayant une forte culture éthique se différencie-t-elle ?
Lorsque les règles changent, une forte culture éthique permet un ajustement rapide et en lien avec la vision de l’entreprise. Une culture éthique se développe lorsque les employés sont encouragés à développer et à utiliser leur capacité à percevoir les enjeux éthiques qui se présentent. L’entreprise peut ainsi rapidement identifier ces enjeux (« de quoi parle-t-on ? »), en établir les causes (« pourquoi cet enjeu survient-il ? »), évaluer les conséquences (« qu’arrivera-t-il si on laisse aller, si on intervient, etc. ? ») et choisir les bonnes actions à prendre (« faire ce qui est le mieux dans les circonstances »).
C’est l’application concrète d’une volonté claire de prendre en charge ses risques d’intégrité et d’ainsi protéger la réputation de l’entreprise. Quand une telle culture s’installe,sans représailles à l’endroit des employés, elle devient un avantage concurrentiel difficile à copier qui en plus offre à l’organisation l’agilité requise pour veiller à l’intégrité dans ses processus et ses relations d’affaires.
Comment s’assurer de faire vivre une culture éthique au sein d’une organisation ?
Les conditions gagnantes doivent être réunies. Une volonté réelle des dirigeants de développer l’intégrité et de vouloir connaître ce qui se passe est incontournable. Diffuser des formations où les employés sont mis en situation et peuvent pratiquer leurs réflexes éthiques est porteuse de succès.
Mettre sur pied une fonction dédiée à la conformité, à l’intégrité, à l’éthique en est un exemple. Le titulaire de ce poste doit bénéficier d’une vraie indépendance et d’une grande autonomie d’actions. Lorsqu’en plus il fait équipe avec des ressources en intégrité au sein des divers secteurs de l’entreprise, les situations à risques sont rapidement circonscrites. Ce faisant, l’éthique rend vivante et vécue la valeur d’intégrité, cette dernière n’étant plus seulement affichée.
Avez-vous un exemple à nous donner ?
L’employé d’un sous-traitant mentionne à un de vos employés qu’il est payé au noir. Votre employé perçoit l’enjeu d’intégrité ainsi que les différentes conséquences pour votre entreprise. Il en glisse un mot à votre agent d’intégrité. Ce dernier effectue sans délai les vérifications requises et confirme la situation. Tout en veillant à la confidentialité de la dénonciation, l’agent d’intégrité s’est assuré que la relation d’affaires avec le sous-traitant soit interrompue, jusqu’à ce que ce dernier démontre que son lien contractuel avec ses travailleurs respecte le cadre légal et réglementaire en vigueur. Le traitement de la situation démontre que l’intégrité au sein de votre organisation est bien vivante !
En conclusion
Groupe Philia conclut ainsi : « Le secret du développement de l’éthique est assurément sa mise en pratique. Être en mesure de percevoir les enjeux et de réfléchir à leurs impacts sur l’organisation est central à toute volonté organisationnelle de développer une éthique forte. »
Le Programme Intégrité de l'ACQ
L’implantation du Programme Intégrité permet à un employeur de mettre en place cette gestion éthique si importante pour la pérennité d’une entreprise. Le Programme prévoit aussi la formation des employés et des dirigeants de l’entreprise, et plusieurs autres outils tout aussi faciles à implanter les uns que les autres !
Pour vous inscrire : écrivez-nous à l’adresse integrite@prov.acq.org ou rendez-vous au acq.org/integrite.
LE SAVIEZ-VOUS ?
De nombreux organismes publics ont procédé à la gestion de leurs risques de corruption et de collusion dans leurs processus de gestion contractuelle à la suite d’une directive du Secrétariat du Conseil du trésor. Cet exercice pourrait avoir des répercussions sur le traitement des contrats publics.
