Revue économique de 2020 : une année pas comme les autres !

Revue économique de 2020 : une année pas comme les autres !
Jean-Philippe Cliche
Jean-Philippe Cliche
Chroniqueur Actualités

Bien malin celui qui aurait prévu que le gouvernement fédéral allait s’endetter de 381,6 milliards entre mars 2020 et mars 2021, que l’industrie de la construction du Québec n’opérerait que 39 semaines et 2 jours en 2020, ou qu’une pluie de programmes gouvernementaux viendrait protéger citoyens et entreprises du pays. Voici donc un résumé de cette année invraisemblable, sous une perspective économique.

La pandémie

C’est vers la fin de 2019 que nous entendons, de loin, une rumeur relatant qu’un virus se propage à Wuhan, en Chine. À ce stade, personne n’en faisait de cas, et on continuait de parler de surchauffe et de pénurie de main-d’oeuvre au Québec. Rapidement, la situation s’est envenimée, si bien que le gouvernement provincial a déclaré l’état d’urgence sanitaire le 13 mars, et a fermé l’industrie de la construction à partir du 25 mars, pour la rouvrir le 11 mai. Depuis ce temps, bien des mesures sanitaires ont été mises en place afin d’assurer la sécurité des travailleurs, et les temps ont drôlement changé sur les chantiers.

L’assouplissement quantitatif et les programmes gouvernementaux

Côté macroéconomique, l’achat massif par la Banque du Canada d’obligations canadiennes (268,7 G$ au 31 octobre), de bons du trésor du Canada (70 G$ au 31 octobre), d’obligations provinciales (11,7 G$ au 31 octobre) et même d’obligations de sociétés canadiennes (168 M$ au 31 octobre) a constitué une première dans notre histoire. C’est par ce mécanisme, nommé assouplissement quantitatif, que le gouvernement du Canada a pu financer les programmes d’urgence aux entreprises et aux particuliers, qui ont littéralement sauvé la mise pour une grande partie de ceux-ci.

En effet, bien des petites entreprises en construction se souviendront du compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, qui a permis à celles qui le désiraient d’emprunter 40 000 $ sans intérêt. D’ailleurs, elles ne devraient pas oublier de rembourser 30 000 $ avant le 31 décembre 2022, ce qui leur permettra d’économiser les 10 000 $ restant au prêt. La prestation canadienne d’urgence, la subvention salariale d’urgence du Canada, le report des paiements d’impôts sur le revenu, la prestation étudiante et la prestation pour les aînés sont aussi d’autres exemples de programmes qui ont aidé les citoyens à passer à travers la crise. Ces programmes ont été financés en majeure partie par le gouvernement canadien, via l’assouplissement quantitatif de la Banque du Canada.

Accueillons maintenant 2021

Alors qu’une contraction du PIB de plus de 6 % est attendue au Québec en 2020, la province devrait voir sa production croître de 5,8 % en 2021. Certains secteurs, spécialement celui des technologies, de la santé et de la construction, devraient croître plus que les autres ou à tout le moins se maintenir à de hauts niveaux, ce qui causera des difficultés de recrutement de main-d’œuvre. Nous en profitons donc pour saluer les efforts du gouvernement provincial qui a démarré une campagne publicitaire sur le secteur de la construction, ainsi que les efforts de la Commission de la construction du Québec qui elle aussi redouble d’ardeur afin d’attirer de la main-d’œuvre dans l’industrie.

En ce qui concerne les prévisions en construction, tout porte à croire que plusieurs projets publics tels que des écoles primaires et secondaires, des CHSLD, des hôpitaux et aussi des projets de génie civil et voirie alimenteront l’industrie en 2021. Ceci devrait pallier la diminution attendue au niveau des investissements privés, surtout les investissements commerciaux dans les grands centres, qui risquent d’être mis sur pause au cours des prochains trimestres. Note positive au sujet des projets privés, nous anticipons que les prix des ressources naturelles devraient se raffermir au cours des prochaines années, ce qui pourrait faire démarrer certains projets d’envergure dans les régions ressources. De plus, le niveau des mises en chantier résidentiel demeurera élevé l’an prochain, tel que décrit dans ma chronique résidentielle que vous pouvez lire dans l'édition printemps 2021 du magazine Construire.

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