L'année 2021 bat des records

L'année 2021 bat des records
Jean-Francois Arbour
Jean-Francois Arbour
Chroniqueur actualités

Au rythme auquel tourne notre industrie, c’est à croire qu’il n’y a pas que la planète qui se réchauffe. À la lumière des données mensuelles de la Commission de la construction du Québec, l’industrie de la construction est en voie de battre un nouveau record en termes d’heures travaillées.

En effet, si la tendance se maintient, l’année 2021 pourrait passer à l’histoire, puisque notre industrie est en voie de battre le record de 2019, alors que nous avions fini l’année avec plus de 178 millions d’heures travaillées.

Si notre industrie roule à plein régime, ce n’est pas sans défi. Alors que le Québec reprend de sa vitalité économique, nous sommes à nouveau confrontés à une importante pénurie de main-d’œuvre. Notre industrie n’est pas épargnée, au contraire, il s’agit du secteur où le nombre de postes à pourvoir en juin dernier était le plus élevé avec 33 000 postes disponibles.

Au cours des trois dernières années, l’ACQ a été de tous les combats à ce sujet. Nous avons déposé un cahier de recommandations à la CCQ ainsi qu’au ministre du Travail en août 2019, nous avons publié les résultats d’une étude effectuée par la firme Raymond Chabot Grant Thornton qui a démontré que notre industrie aurait besoin d’au moins 25 000 travailleuses et travailleurs de plus pour les 10 prochaines années, nous avons proposé des solutions au ministère des Finances du Québec dans nos recommandations budgétaires 2021-2022, nous avons effectué une tournée régionale pour discuter des solutions avec vous et nous sommes intervenus aussi souvent que possible dans l’espace public pour dénoncer la situation.

Cependant, il n’en demeure pas moins que le problème est complexe et que les solutions ne sont pas simples. Même si la CCQ a mis en œuvre une série de 8 mesures pour faciliter l’accès aux métiers de la construction, il reste du travail à faire. À cet égard, je vous garantie que nous poursuivons nos efforts et nos représentations auprès des différents paliers de gouvernement afin de rendre notre industrie plus attrayante pour les jeunes et attirer davantage d’immigrants détenant une formation connexe aux métiers de la construction pouvant être reconnue par la CCQ.

L’impact de la crise des matériaux sur nos entreprises

Au cours des derniers mois, vous avez été nombreux à communiquer avec l’ACQ pour décrier la situation. Accumulation des retards de livraison, rareté de certains types de matériaux, augmentations exorbitantes des coûts des matériaux, la situation est devenue problématique à un point tel qu’elle est devenue insoutenable pour plusieurs d’entre vous.

En début d’année, l’ACQ a commenté à maintes reprises la situation dans les médias, en plus de faire des représentations politiques auprès du gouvernement du Québec dans le but de proposer des solutions concrètes.

Par ailleurs, nous avons participé à l’élaboration d’un sondage auprès des consommateurs et des entrepreneurs afin de connaître l’impact de la hausse des coûts des matériaux et des difficultés d’approvisionnement. Les résultats parlent d’eux-mêmes. En effet, selon les données compilées par la firme Léger, le portrait est clair : 89 % des entrepreneurs soutiennent qu’ils seront plus occupés ou autant occupés en 2021 comparativement à 2020. De plus, ce sont près de 70 % des entrepreneurs en construction qui disent avoir subi des hausses de plus de 20 %, alors que près d’un entrepreneur sur deux dit avoir de la difficulté à s’approvisionner en portes et fenêtres et que plus d’un entrepreneur sur trois soutient avoir de la difficulté à s’approvisionner en l’un ou l’autre deces matériaux : gypse, matériaux de plomberie, fermes de toit, poutrelles, contreplaqués, etc.

En d’autres mots, la chaleur monte pour notre industrie et les impacts économiques de cette forte demande sont loin d’être négligeables : difficulté d’approvisionnement, retards de livraison avec tout ce que cela engendre, difficulté d’obtenir des garanties de prix au-delà de 7 voire 15 jours et j’en passe. Tout ceci fait en sorte qu’il est plus difficile que jamais de soumissionner et ce sont nos entreprises qui doivent entièrement assumer les risques de ce marché volatil.

C’est pourquoi à la mi-avril, nous avons mis sur pied un comité avec la Société québécoise des infrastructures (SQI) dans le but d’inclure des clauses d’ajustement de prix dans les contrats.

À ce sujet, l’ACQ a publié sur son site Internet une page pour vous proposer des solutions contractuelles et vous tenir informés de nos plus récentes actions. Je vous invite également à lire, dans l'édition automne du magazine Construire, le texte – Contrats publics : comment bien se préparer ? – pour vous renseigner sur les conditions d’appels d’offres.

 Finalement, nous sommes très heureux de la façon dont s’est déroulée la négociation des conventions collectives. Pour la première fois depuis 2010, nous avons évité un conflit de travail. Nous pouvons donc consacrer tous nos efforts à réduire les impacts négatifs de la crise des matériaux et de la pénurie de main-d’œuvre.

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