Marché immobilier : un retour vers l'équilibre ?

Marché immobilier : un retour vers l'équilibre ?
Jean-Philippe Cliche
Jean-Philippe Cliche
Chroniqueur Actualités

La surchauffe immobilière qui a frappé la province depuis plus de deux ans est bien documentée. Ce qui l’est un peu moins, c’est le retour probable vers un marché plus équilibré qui semble poindre à l’horizon. Allons donc voir quelques statistiques qui semblent démontrer cette possibilité.

En premier lieu, nous devons analyser ce qui se passe sur l’île de Montréal, un marché qui est normalement précurseur de ce qui se passe dans le reste de la province. Comme démontré dans le premier tableau, le nombre de ventes a chuté considérablement depuis le début de l’année comparativement à la même période l’an dernier. Ceci est causé par le nombre de propriétés à vendre qui est faible, mais aussi par les prix de vente élevés qui font en sorte d’éliminer des acheteurs potentiels du marché.

Lorsque l’on regarde les prix de vente en 2022, on s’aperçoit que la croissance des prix est bien inférieure à ce que nous avions compilé au cours des deux dernières années sur l’île de Montréal. En fait, en janvier et février 2022, les maisons unifamiliales se sont même vendues à un prix légèrement inférieur au prix moyen de l’année 2021.

Ceci porte à croire que la croissance des prix qui frôlaient les 20 % en 2020 et en 2021 tire à sa fin, et que cette croissance devrait avoisiner la croissance du revenu disponible des ménages au cours des prochains trimestres. En effet, les prix actuels combinés aux hausses prévues des taux d’intérêt au pays au cours de l’année laissent croire qu’il y aura peu de place à une augmentation substantielle des prix sur l’île de Montréal.

Cela dit, il semble qu’il y ait encore de l’espace dans les régions de la Rive-Nord et de la Rive-Sud de Montréal pour le moment, et aussi dans le reste de la province. En fait, le marché de ces régions devrait réagir avec un certain délai par rapport au marché de Montréal. Ceci pourrait ne pas demeurer le cas pour beaucoup plus que quelques trimestres cependant, et l’ensemble du marché de la région métropolitaine de Montréal pourrait se stabiliser d’ici la fin de l’année. Cependant, bien peu de signaux pointent vers une diminution substantielle des prix. En fait, il est davantage question d’un retour vers la normale en termes de nombre de ventes, et d’un retour vers un niveau d’inventaire plus normal.

Il est donc bien peu probable que nous assistions à une chute draconienne des prix, à moins qu’une récession majeure ait lieu, ce qui ne devrait pas être le cas au Québec. Entre autres choses, les prix des ressources naturelles sont très élevés en ce moment, et le taux de change demeure plutôt bas, deux indicateurs qui sont de bon augure pour le futur de l’économie québécoise. Il faut tout de même comprendre que l’augmentation des taux d’intérêt et l’inflation actuelle, qui mine le pouvoir d’achat des acheteurs potentiels, auront un impact sur la quantité de ventes immobilières au cours des prochains trimestres, et peut-être même au cours des prochaines années. Néanmoins, un retour à l’équilibre du marché de la revente serait le bienvenu pour la santé économique de la province.

Île de Montréal
  Janvier et février 2022 Janvier et février 2021 Variation (%)
Ventes d'unifamiliales 602 774 -22
Ventes de copropriétés 1 619 1 818 -11
Ventes de Plex 468 554 -16
       
Île de Montréal
  Janvier et février 2022 Année complète 2021 Variation (%)
Prix des unifamiliales 700 000 $ 710 000 $ -1
Prix des copropriétés 434 000 $ 419 000 $ 3
Prix des Plex 800 000 $ 760 000 $ 5
       

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