Pénurie de main-d’œuvre – la construction souffre encore plus que l’agriculture

Pénurie de main-d’œuvre – la construction souffre encore plus que l’agriculture
Jean-Philippe Cliche
Jean-Philippe Cliche
Chroniqueur Actualités

Dans la liste de sujet qui ont attiré l’attention au cours des dernières années au Québec et au Canada, la pénurie de main-d’œuvre se situe très certainement en tête de liste, non loin de la pandémie. Bien que pratiquement toutes les industries en souffrent à travers le pays, l’industrie de la construction se démarque comme étant l’une des industries qui peine le plus.


Source : Statistique Canada

Tel que l’on peut le constater dans le premier graphique, les taux de postes vacants en construction étaient nettement inférieurs à ceux de l’agriculture entre le deuxième trimestre de 2015 et celui de 2019. Ils étaient légèrement supérieurs au taux de postes vacants total dans l’ensemble de l’économie. Il est à noter que les données de 2020 n’ont pas été compilées par Statistique Canada due aux fermetures forcées, causées par la COVID-19.

On constate un renversement de situation remarquable au 2e trimestre de 2021, alors que le nombre de postes vacants en construction a augmenté de 1,7 point de pourcentage, passant de 4,1 % à 5,7 %, et ensuite à 7,7 % au deuxième trimestre de 2022. À ce stade-ci, on peut affirmer que la pénurie de main-d’œuvre en construction est plus importante que la pénurie de toutes les autres industries productrices de biens au Canada, et est même plus importante que la pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie de l’agriculture.

La situation du Québec est assez similaire à celle du Canada, tel que l’on peut le constater sur le deuxième graphique. Le taux de postes vacants en construction a augmenté constamment entre le deuxième trimestre de 2016 et celui de 2022, passant de 1,1 % à 7 % sur la période. Il est maintenant considérablement plus élevé que celui de l’industrie de l’agriculture qui est de 5,8 %, et beaucoup plus élevé que le taux de chômage qui se situait à 4,5 % en août 2022.

 
Source : Statistique Canada

Devant ces chiffres alarmants, l’ACQ a réagi, notamment en effectuant des campagnes de promotion des métiers de la construction, en faisant la promotion des nouvelles technologies en construction qui peuvent améliorer la productivité en chantier, et en effectuant des pressions politiques afin de simplifier et promouvoir le programme de travailleurs étrangers temporaires dans l’industrie de la construction.

Sur ce dernier point, l’ACQ souhaite que l’étude d'impact sur le marché du travail (EIMT) qui doit être remplie par les employeurs souhaitant embaucher des travailleurs étrangers soit abrogée dans notre industrie, au moins jusqu’à ce que le taux de postes vacants en construction revienne aux alentours de 3 %. Ceci accélérerait et simplifierait grandement le processus administratif pour l’embauche à l’étranger, ce qui aurait très certainement un impact positif sur le nombre de travailleurs étrangers temporaires qui viendraient nous prêter main forte au cours des prochaines années, surtout lors des mois de fortes activités.

Si vous voulez en savoir plus sur l’embauche de travailleurs étrangers, vous pouvez vous inscrire à notre webinaire sur le sujet qui aura lieu le 10 novembre, en suivant le lien suivant 

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