Fait d’hiver : l’histoire d’un sapin qui en cache une autre

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Avec la période des fêtes, les maisons et les édifices sont décorés et les chantiers de construction n’échappent pas à la tendance. On peut apercevoir un arbre de Noël au sommet d’un édifice ou d’une grue. On pourrait croire qu’il s’agit d’une pratique décorative liée à la période des fêtes, mais les origines sont plus complexes qu’elles ne le semblent. C’est un rituel qui est plus relié à une étape importante de la construction, soit l’ajout du dernier élément le plus élevé de la structure.

Le fait de décorer d’un sapin ou d’un drapeau le point le plus haut d’un bâtiment en construction est une tradition qui remonte à près de 1000 ans chez les peuples scandinaves. Vers l’an 700, les Scandinaves ont été les premiers à utiliser les arbres pour symboliser la fin d’un chantier. En plaçant un arbre sur le dessus d'un nouveau bâtiment, les Scandinaves espéraient apaiser les esprits arboricoles de leurs ancêtres qui avaient été déplacés. Car selon la mythologie scandinave, le bois contenait un esprit et l'âme de l'homme pouvait retourner à l'arbre après sa mort. La pratique a émigré en Angleterre avec les envahisseurs scandinaves et a pris racine.

En fait, la pratique, même si elle perdu sa signification religieuse, est toujours répandue en France, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Autriche, en République tchèque, en Slovaquie, en Pologne, en Norvège et bien sûr, chez nos voisins du sud, les États-Unis. Ce que les Allemands appellent le « Richfest », le «Topping out » pour les Américains et les Anglais, ou encore le « Bouquet final » chez les Français est un rituel festif des bâtisseurs qui a tout autant, sinon plus, d’importance que notre fameuse première pelletée de terre.

Pour mieux mettre les choses en perspective, on n’a qu’à constater l’enthousiasme que peut générer le « Topping out » chez nos voisins du sud. On n’a qu’à se rappeler l’installation de la dernière section de l’antenne sur la Freedom Tower à New York l’automne dernier, fabriquée par AGF, une entreprise d’ici. Même l’équipe d’ACQconstruire.com s’était fait prendre dans l’engouement en publiant une histoire sur le sujet .

Le « Topping out » à l’américaine a les allures d’un exercice publicitaire et ce, depuis longtemps. Dans l’édition du 30 juin 1912 du New York Times, un article évoque la fin de la construction du Woolworth Building, où un drapeau serait hissé à plus de 830 pieds dans les airs, le consacrant ainsi le plus haut édifice au monde à l’époque. La construction de l’Empire State Building n’a pas échappé au rituel non plus.

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La tradition du Richtfest est toujours bien vivante en Allemagne autant dans le secteur du bâtiment commercial que résidentiel. Déjà, après la Seconde Guerre mondiale, la construction du Bundestag (Parlement) a donné l’occasion pour le service postal de créer un timbre commémoratif, où l’on distingue très bien les branches de conifères et les rubans dans le chantier.

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