Portraits de femmes : Nadia Bussières

album photo

Photo : Denis Bernier

« La gestion et la construction sont vraiment mes passions. »
Nadia Bussières
Directrice générale
Recouvrements Métalliques Bussières, Québec

Elle a toujours été attirée par les blocs Lego de son frère ou son carré de sable. Et quand elle jouait, ce sont des maisons qu’elle construisait. Enfant, Nadia Bussières n’a jamais dit qu’elle voulait devenir une entrepreneure en construction. « J’avais toutefois des activités qui auraient pu être perçues comme telles. Mes poupées n’avaient pas d’intérêt. J’ai essayé de prendre une autre voie à l’université en entrant au baccalauréat en arts plastiques, mais l’atelier de soudure de l’école était le plus attrayant de tous. »

Au lieu d’utiliser des toiles pour ses œuvres, elle se servait de plaques de métal qu’elle faisait préparer à l’usine familiale de produits métalliques. Elle ne terminera jamais ses études comme artiste-peintre et se dirigera plutôt vers les relations industrielles à l’Université Laval. « Pendant mes études, le goût profond de prendre la relève de l’entreprise familiale, a émergé. Chaque apprentissage de gestion dans mes cours était mis en parallèle sur la manière de l’appliquer dans l’entreprise. » Son baccalauréat terminé, elle peut enfin contribuer à l’essor de l’entreprise familiale, grâce aux connaissances acquises sur les bancs d’école. « J’ai alors compris que la gestion et la construction étaient vraiment mes passions et que c’était très gratifiant de se promener et de voir les édifices que nous avions construits. »

Nadia Bussières se lance donc dans cette belle aventure en allant chercher les formations qui lui manquent pour posséder à fond son métier. « Première embûche, je me rends compte que beaucoup de choses s’apprennent sur le terrain et que les travailleurs ne savent pas trop comment réagir devant moi. Mais qu’est-ce qu’elle veut avec ses questions, se demandent-ils ? Si elle travaille en construction, elle devrait savoir ça. Ça ne sert à rien de lui expliquer, elle ne comprendra pas…»

Elle décide donc de se rendre sur un chantier pour apprendre son métier et surtout observer. Un nouvel employé lui transmettra des notions de base. D’expériences en expériences, de chantier en chantier, ses connaissances de l’industrie de la construction s’améliorent. « Je gagne ma crédibilité lentement mais sûrement, un pas à la fois. »

Nadia Bussieres
Photo :Ghislain Sévigny

Les dernières résistances vont disparaître lorsqu’elle dirigera sa propre entreprise de construction durant trois ans. « À la fin de cette aventure, j’étais prête à jouer pleinement mon rôle de chef d’entreprise dans cette industrie. Depuis ce jour, je ne ressens plus cette barrière vécue face à mon métier et ma condition de femme. »

« Je gagne ma crédibilité lentement mais sûrement, un pas à la fois. »

Elle fera partie de comités à l’ACQ et s’intégrera parfaitement à l’organisation. « C’est comme si mon initiation était terminée, ou bien personnellement j’ai changé ma vision face à moi-même dans l’industrie. »

Aujourd’hui, Nadia Bussières se sent capable d’accompagner les femmes qui font partie de son équipe de travail et de les diriger et de les soutenir dans leurs efforts à intégrer ce milieu, encore plutôt fermé. « Je me sens fière et heureuse de ce parcours et c’est pourquoi je m’implique dans mon milieu, j’ai besoin d’y apporter mes couleurs. » À Québec, un groupe de femmes d’influence travaillant dans l’industrie a été formé. « En le créant, nous nous sommes aperçues qu’il y a plusieurs femmes travaillant dans les entreprises, mais que l’on ne voyait pas. Nous avons comme objectif de leur offrir la possibilité de réseauter avec d’autres femmes comme elles. Nous sommes de plus en plus nombreuses et nous avons certainement des idées à apporter, ce groupement est une belle façon pour nous joindre. »

Propos recueillis par Claude Girard

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