Matières résiduelles - Vaut mieux réduire que gérer

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Le monde de la gestion des matières résiduelles (GMR) est en pleine ébullition au Québec.

En effet, les visées du gouvernement affichées dans la dernière Politique québécoise de gestion des matières résiduelles sont de plus en plus ambitieuses et celles-ci doivent être prises en compte dans l’élaboration de la seconde génération des Plans de gestion des matières résiduelles (PGMR).

Ces nouveaux objectifs sont justifiés par un système de déviation des matières résiduelles (récupération, recyclage, valorisation) de plus en plus performant, qui se traduit par une quantité de matières résiduelles éliminées par habitant qui se stabilise depuis 2008. Devant un tel phénomène, il devient donc légitime de fixer des défis plus relevés, par exemple augmenter le nombre de portes desservies par la collecte à trois voies, rehausser les objectifs des taux de recyclage, prohiber l’élimination de certaines matières ou encore étendre le processus de responsabilité élargie des producteurs. En somme, tout le monde doit y contribuer.

Cependant, à quel point les Québécoises et les Québécois sont-ils prêts à mieux trier leurs matières récupérables afin d’améliorer la qualité et la quantité des ressources collectées? Comment les inciter à utiliser les programmes complémentaires à la collecte sélective déjà en place? Il est essentiel de pouvoir bien répondre à ces questions, car l’atteinte des objectifs dans les délais en dépend.

Le noyau constitutif de tout programme de gestion des matières résiduelles demeure le citoyen. Il est porteur de responsabilités, car c’est à lui que revient de poser les bons gestes lorsque c’est le moment de réduire, de réutiliser, de récupérer ou encore de consommer. C’est par lui que doivent passer les changements des comportements en vue d’une réduction ultime de la production de déchets. Pour cette raison, les volets information, sensibilisation et éducation sont essentiels.

Le chaînon manquant

Plusieurs analyses de plans de gestion de matières résiduelles et de nombreuses participations à des consultations sur ceux-ci nous le confirment : Action RE-buts constate l'absence de ressources, d’actions et de mesures visant l'information, la sensibilisation et l'éducation sur les questions de réduction . Pourtant placé tout au sommet de la hiérarchie des 3RVE (réduction, réemploi, recyclage, valorisation, élimination), le volet de la réduction se retrouve souvent en marge des planifications, sans réel objectif et sans investissements concrets, et ce, en dépit de l'enjeu qu'il représente. L’accent sur la réduction est un investissement d’avenir qui doit être priorisé. L’optimisation de la chaîne de traitement de nos matières résiduelles passe par la réduction et, pour y parvenir, les citoyens sont en droit d’avoir en leur possession les meilleurs outils.

Action RE-buts interpelle les instances municipales

Action RE-buts invite les élus municipaux et les fonctionnaires à enrichir les propositions et les mesures qui portent sur le défi de la réduction à la source et à en faire un volet incontournable. C’est la seule façon par laquelle nous arriverons à pouvoir atteindre l’ensemble des objectifs.

Des campagnes récurrentes et intensives comme la Semaine québécoise de réduction des déchets (SQRD) sont là pour mobiliser les acteurs de terrain et offrir une tribune sur les enjeux de la réduction, de la récupération et de la gestion des matières résiduelles. Nous pouvons même envisager un avenir où la SQRD serait le point culminant de campagnes saisonnières auprès de la population afin d’assurer l’atteinte des objectifs. Un rappel régulier de ces questions est primordial pour faire changer durablement les comportements et pour trouver des solutions aux éventuelles problématiques liées au traitement des matières résiduelles. Pas à pas, Action RE-buts souhaite voir émerger des initiatives ambitieuses en termes de réduction, tout en continuant de récupérer plus efficacement.

Sébastien LeVasseur

« Rappelons-le encore une fois : le meilleur déchet est celui
que l'on ne produit pas. »

Sébastien LeVasseur, président d’Action RE-buts

Source : Action RE-buts

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