Isolation Val-Mers mise sur la diversité

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Magali Boutin, Roxanne Raymond et Geneviève Noël, calorifugeuses chez Isolation Val-Mers lors du colloque Construire se conjugue au féminin organisé par l’ACQ le 21 mars dernier. Crédit photo : ACQ
Rémi Demers a toujours fait fi des préjugés : pour le président d’Isolation Val-Mers, femmes comme hommes ont leur place dans cette entreprise spécialisée en isolation thermique mécanique. « Je suis constamment à la recherche des meilleurs et mon équipe compte rarement moins de 10 % de filles. Pourtant, encore aujourd’hui, on voit une certaine discrimination dans l’industrie ! »

Un virage qui s’est concrétisé avec l’implantation d’un diplôme d’études professionnelles (DEP) en calorifugeage, au tournant des années 2000, se rappelle le fondateur de cette PME de l’Assomption. « Avant cela, les gens apprenaient sur le terrain, si bien qu’il y avait peu de filles exerçant ce métier. C’était souvent une personne dans l’entourage d’un entrepreneur, sa conjointe, par exemple. »

« L’instauration d’une formation officielle a changé la donne et a ouvert la porte à plus de candidates, poursuit Rémi Demers. À la fin de la première cohorte, j’ai appelé le professeur responsable du programme. Il m’a expliqué que l’un de leurs cinq meilleurs diplômés était une fille. Et une dizaine de gars, même moins bons, s’étaient trouvé un emploi, mais pas elle ! » Le président n’a donc fait ni une ni deux et a embauché cette nouvelle calorifugeuse. Une recrue qui est restée près de 15 ans dans l’entreprise, en plus d’avoir grimpé les échelons.

Quand la relève soutient la croissance

Longtemps de petite taille, Isolation Val-Mers a gonflé ses effectifs lorsque l’entreprise a décroché des contrats sur plusieurs grands chantiers, dont celui du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Le président a donc décidé d’aller repêcher ses recrues directement parmi les nouveaux diplômés au DEP. « C’est pour moi une excellente façon de dénicher de bons employés. Le marché a ralenti depuis deux ou trois ans, alors on n’a pas pu faire ces embauches, mais habituellement, on intègre deux ou trois apprentis par année. »

Offrir une chance à la relève permet de la former sur mesure. Selon Rémi Demers, il s’agit de l’une des clés du succès del’entreprise fondée en 1987, qui a amorcé une certaine diversification au fil des années. Aujourd’hui, la PME oeuvre autant sur de petits chantiers que sur des projets d’envergure, et ce, dans différents domaines comme l’alimentaire, le médical ou l’industriel, en plus d’offrir des services de décontamination et d’enlèvement de l’amiante. « Mes employés sont formés selon mes standards et on se démarque par la qualité de notre travail. »

Actuellement sur le noyau dur de 18 ouvriers, l’entreprise compte trois femmes. Un nombre qui augmente au gré des contrats. « Quand on a eu notre période d’expansion rapide, je pense que la moitié des 20 diplômés au DEP, c’était des filles. Et nous en avons recruté 7 sur les 10 ! » Mais attention : pas question de faire de la discrimination positive. Celles qui obtiennent un poste l’ont décroché pour leur compétence et non à cause de leur genre, précise Rémi Demers. « Pour moi, cela ne fait pas de différence. Si tu es bon, je te garde. »

 Sur le terrain, Rémi Demers constate encore une certaine résistance à l’embauche des femmes. Et les chiffres lui donnent raison : en effet, le domaine de la construction ne comptait que 1,48 % d’effectifs féminins en 2016. Un nombre que l’industrie aimerait voir grimper à 3 %. « Plusieurs employeurs pensent que les filles ne seront pas assez fortes pour maintenir le rythme et atteindre l’objectif d’isolation de tuyaux par jour. Tant mieux, ça me permet de recruter les meilleures », lance-t-il à la blague.

Dans l’industrie, son entreprise est même citée en exemple à ce chapitre. Tout en poursuivant sur cette voie, Rémi Demers espère également augmenter la diversité au sein de ses troupes, en intégrant aussi des employés provenant de plusieurs cultures. « On est en 2018, il faut s’ouvrir à la différence », conclut-il. Un plus pour la compagnie.

Photo en page d'accueil : Mme Manon Bertrand, présidente sortante de l’ACQ, M. Rémi Demers, président d’Isolation Val-Mers Ltée ainsi que M. Francis Roy, président de l’ACQ lors de la remise du prix Construire se conjugue au féminin dans le cadre du Banquet Reconnaissance de l’ACQ en septembre dernier. Crédit photo : Graphe Studio

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