Le processus BIM : Un outil en vogue pour le développement durable sur les chantiers !

Maryanne Cliche
Maryanne Cliche
Chroniqueur Technologie

Pour en apprendre davantage, nous nous entretenons avec Louis-Philip Bolduc, gérant de projet chez Pomerleau, président de la Section du Québec du Conseil du bâtiment durable du Canada et formateur au Centre de formation en développement durable de l’Université Laval.

Louis-Philip Bolduc
Louis-Philip Bolduc

Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre parcours professionnel et les raisons qui vous ont motivé à vous intéresser au développement durable ?

Je m’implique dans le milieu du bâtiment durable depuis près de 8 ans maintenant. L’intérêt s’est fait il y a plus longtemps encore alors que j’étais au cégep. C’est d’ailleurs mon intérêt pour le bâtiment durable qui a fait que j’ai poursuivi mes études dans ce milieu à l’époque. Les possibilités d’innovations et de changements qui sont liées à ce mouvement dans la construction m’avaient beaucoup interpellé.

Quels sont le ou les principaux projets BIM auxquels vous avez eu la chance de travailler ?

Le projet de la Place Bell à Laval, présentement en construction en mode conception-construction, s’avère une très bonne expérience où la technologie BIM est au centre des actions et du déroulement du projet. Ayant été impliqué dès la période de soumission sur ce projet, j’ai pu saisir les avantages d’un tel outil pour améliorer les pratiques.

Chantier Place BELL
Chantier Place Bell : photohelico.com

Dans le cadre de ces projets, quels ont été vos bons et vos moins bons coups en lien avec l’utilisation de la technologie BIM ?

À titre de gérant de projets, je dois dire que le principal avantage se trouve au niveau de la coordination. L’utilisation du BIM dans un projet s’avère vraiment un outil performant pour faciliter la phase de coordination entre autres au niveau des composantes mécaniques. Je pourrais également ajouter que pour un projet construit en mode conception-construction, la présence d’un modèle 3D permet également de bien visualiser certaines composantes et de faciliter l’exécution au début alors que certains éléments du projet sont encore en conception.

Quelles sont vos impressions par rapport à l’utilisation de la technologie BIM sur les chantiers de construction au Québec ? Est-ce que celle-ci s’inscrit dans la logique du développement durable ?

Tout à fait. L’utilisation du BIM représente très bien, à mon avis, des solutions innovantes qui entrent dans la philosophie mise de l’avant avec le développement durable. Il est facile de constater que cette approche dans un projet permet d’optimiser la conception (inclusivement par rapport aux critères énergétiques et environnementaux) et de réduire les risques d’erreurs. Ces deux avantages ont un impact direct sur le gaspillage de matériaux et une réduction des besoins en ressources. Un aspect sous-exploité pour l’instant et qui pourrait être utilisé davantage dans le futur est la simulation environnementale au tout début du projet. La technologie BIM pourrait ainsi aider le développement d’un concept écoénergétique et durable.

De quelle manière la philosophie du développement durable et la technologie BIM sont-elles complémentaires ?

Comme je le disais précédemment, l’utilisation du BIM contribue de toute évidence à réduire le risque d’erreur sur un chantier avec les avantages que ceci implique par la suite. J’ajouterais que dans un contexte où les principes de développement durable valorisent grandement des processus de conception en mode collaboratif, le BIM s’avère un outil qui permet de se rapprocher d’un tel contexte d’opération. La force du BIM réside dans le partage d’une plateforme de travail commune où les différents intervenants viennent ajouter l’information dont ils sont responsables, et en même temps, peuvent utiliser l’information venant de tous les autres intervenants pour faire des analyses, mieux comprendre le projet, etc. Par conséquent, l’esprit collaboratif recherché en développement durable devient de plus en plus une réalité dans des projets où le BIM est présent.

Finalement, si vous pouviez lancer un message à l’industrie de la construction par rapport au BIM, quel serait-il ?

Louis-Philip Bolduc - Le BIM représente bien sûr une adaptation pour plusieurs, surtout au niveau du type d’intervention et sur la manière dont les phases précédant la construction se réalisent dorénavant. Cependant, ce changement est plus que positif et apporte des bienfaits qu’on peut qualifier d’essentiels à l’industrie de construction. La courbe d’apprentissage peut se faire rapidement et il suffit de voir les impacts lors d’un premier projet pour y prendre goût et suivre cette tendance pour les projets à venir. Le BIM représente également une belle occasion pour réfléchir à la manière dont nous planifions et réalisons les projets, ainsi que sur le rôle que jouent les différents intervenants. Implanter davantage le BIM dans le futur favorisera une modernisation des pratiques pour inclure davantage les principes de collaboration à plus grande échelle dans l’industrie. À la longue, ceci améliorera la qualité de l’environnement bâti.

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