Le plan économique Trump et ses impacts en construction au Québec et au Canada

Jean-Philippe Cliche
Jean-Philippe Cliche
Chroniqueur Actualités

C’est maintenant confirmé, le 45e président des États-Unis, Donald J. Trump, sera assermenté le 20 janvier 2017. Beaucoup de choses ont été dites au cours de cette campagne qui a été qualifiée comme ayant été l’une des plus difficiles de l’histoire du pays. La question que tous les entrepreneurs de la construction d’ici se posent maintenant est la suivante : quels sont les impacts potentiels sur l’industrie de la construction au Québec et au Canada ? Voici quelques enjeux soulevés durant la campagne présidentielle qui pourraient avoir un impact sur notre industrie.

L’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA)

Cette entente entre le Mexique, les États-Unis et le Canada permet la libre circulation des biens et des services produits par les trois pays, sans barrière tarifaire à l’entrée. Pour l’histoire, sachez que l’administration Obama avait promis de revoir cet accord lors de l’élection de 2008, mais a reculé en cours de route. Nous devons aussi savoir que M. Trump a été dur envers le Mexique lorsqu’il a parlé de l’ALENA, mais il a pris bien soin de ne pas mentionner le Canada lors de ses discours électoraux de la dernière année. Il n’en demeure pas moins que l’imposition de tarifs entre nos deux pays feraient en sorte de mettre à mal l’ensemble de nos exportations, ce qui aurait évidemment un impact très négatif sur la construction industrielle au pays, sur l’emploi et donc inévitablement, sur l’ensemble de la construction au Canada. Il est toutefois difficile de cerner l’avantage réel que les Américains auraient à procéder de la sorte, eux qui sont tributaires tout comme nous des biens produits par nos deux pays.

Les énergies fossiles et Keystone XL

Le nouveau président des États-Unis a martelé que les énergies fossiles avaient encore leur place dans l’économie américaine, qu’il ouvrirait des centrales au charbon et accélérerait l’exploitation des gaz et du pétrole de schiste. Il s’est, il y a quelques temps déjà, prononcé en faveur du projet d’oléoduc Keystone XL qui relierait l’Alberta au Texas, créant des milliers d’emplois en construction au passage. Ceci pourrait aider l’économie de l’ouest du Canada qui peine à trouver des débouchés pour son pétrole, et pourrait ultimement inciter des investisseurs à continuer le développement du pétrole albertain.

Investissements en infrastructures

Citant fréquemment l’état supposément lamentable des infrastructures américaines, le nouveau président a promis d’investir un trilliard de dollars sur les infrastructures du pays dans les 10 prochaines années. Si ceci semble à prime abord irréalisable, il n’en demeure pas moins qu’une augmentation massive des investissements en immobilisation semble se préparer, ce qui pourrait possiblement plaire aux fournisseurs de matériaux de construction de la belle province, ainsi qu’aux entrepreneurs d’ici qui ont des filiales aux États-Unis. Ceci dépendra de l’état de l’ALENA au moment de l’injection d’argent dans l’économie de la construction américaine, bien entendu.

Immigration et agriculture

Tout porte à croire que les États-Unis iront de l’avant avec une partie du plan permettant la déportation d’immigrants clandestins. C’est présentement les deux à trois millions d’illégaux ayant des dossiers judiciaires qui seraient visés et qui réduirait la main-d’œuvre bon marché dans le pays. De plus, il ne serait pas impossible de voir une seconde vague de déportation se produire dans les années à venir. Ceci aura fort probablement un impact sur les coûts de production de plusieurs secteurs de l’économie américaine, en commençant par l’agriculture. La Californie, entre autres, est un très gros producteur et le fait de perdre la main-d’œuvre dans cet État pourrait faire augmenter les prix de revient. Est-ce que les producteurs canadiens pourraient tirer profit de la situation ? Si c’est le cas, nous pourrions voir les investissements en infrastructures agricoles augmenter au cours des prochaines années.

En bref, les négociations au sujet de l’ALÉNA, si elles ont bel et bien lieu, seront la pièce maîtresse de la relation que nous allons entretenir avec nos voisins du sud. Si nous ne sommes pas visés par la renégociation de l’accord, tout porte à croire qu’il y aura des opportunités d’affaires pour nos entrepreneurs et nos entreprises canadiennes et que les deux pays pourront prospérer conjointement.

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