Recommandations budgétaires ACQ 2018-2019

Jean-Philippe Cliche
Jean-Philippe Cliche
Chroniqueur Actualités

C’est dans le but de s’assurer que le gouvernement provincial stimulera les investissements dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel et pour s’assurer que les conditions qui prévalent dans l’industrie de la construction sont propices à l’accroissement de la productivité que l’ACQ a déposé ses recommandations en vue du budget provincial de 2018-2019.

Dans son document, l’ACQ soumet et explique ses recommandations au gouvernement provincial, soit :

Augmenter l’investissement public dans l’économie afin de stimuler la croissance économique de la province et résorber le déficit d’entretien des infrastructures publiques. Le gouvernement fédéral ayant un pouvoir limité d’investir dans le secteur institutionnel, il nous semble judicieux que le gouvernement provincial priorise les investissements dans les hôpitaux, les écoles et les autres bâtiments institutionnels qui sont de juridiction provinciale.

Instaurer un crédit d’impôtpour la rénovation commerciale afin de s’assurer que les commerçants peuvent effectuer les rénovations qui revitaliseraient leurs entreprises et s’assurer que le déficit d’entretien des bâtiments commerciaux ne devient pas un problème grandissant dans les villes québécoises. Si le programme RénoVert a eu un effet bénéfique certain sur le secteur de la construction résidentielle, nous sommes convaincus qu’un programme similaire dans le secteur commercial serait tout aussi efficace.

Inciter davantage les entreprises en construction à adopter les nouvelles technologies afin que celles-ci prennent le virage technologique tant attendu par l’industrie et augmentent tant leur productivité que la qualité de leurs travaux. Les petits constructeurs sont souvent aux prises avec des flux de trésoreries qui ne leur permettent pas d’investir dans les technologies, en plus des défi s reliés aux compétences requises pour opérer les nouveaux systèmes numériques. Le gouvernement provincial peut leur venir en aide, en instaurant des programmes ciblés.

Revoir les incitatifs en recherche et développement (R-D) afin que les entreprises en construction développent de nouveaux produits et de nouvelles techniques de production, dans le but d’augmenter la productivité de l’industrie au Québec et d’exporter des produits brevetés à l’extérieur de la province. Sachant que très peu d’entreprises en construction utilisent les crédits d’impôt en R-D maintenant disponibles, nous souhaitons que le gouvernement provincial simplifie le processus d’obtention du crédit d’impôt et qu’il travaille en partenariat avec l’industrie afin de trouver des solutions pour augmenter la R-D dans ce secteur névralgique. Le financement de projets pilotes en entreprise, par exemple, pourrait faire partie de la réflexion.

Bonifier et publiciser le programme d’apprentissage en milieu de travail (PAMT) dans l’industrie de la construction afin d’augmenter les compétences et l’employabilité des apprentis dans l’industrie qui sont pour la plupart des jeunes de 15 à 24 ans ayant de la difficulté à se trouver un emploi de qualité bien rémunéré. Il est à noter que le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans est deux fois plus élevé que pour le reste de la population québécoise, et une telle mesure leur viendrait certainement en aide.

Diminuer les impôts pour les petites entreprises en construction qui ont augmenté de 8 % à 11,8 % au 1er janvier 2017. Ce nouveau taux est 4 fois plus élevé que celui des entreprises évoluant dans les autres provinces canadiennes (2,9 %). Les petites entreprises de construction étant les premières victimes du ralentissement dans l’industrie de la construction au Québec, nous croyons que le gouvernement agit dans la mauvaise direction dans ce dossier et qu’il risque de fragiliser la fibre entrepreneuriale de l’industrie.

Nous croyons que ces mesures amélioreraient l’état des infrastructures publiques et privées, créeraient des emplois, spécialement chez les jeunes, stimuleraient la fibre entrepreneuriale québécoise, inciteraient les entreprises en construction à prendre le virage technologique et augmenteraient l’innovation et ultimement les exportations de la province. Nous souhaitons donc que le gouvernement agisse en ce sens lors de son prochain budget.

SAVIEZ-VOUS QUE…
Avec 90 200 nouveaux emplois créés au Québec, l’année 2017 devient la 3e année la plus prolifique à ce chapitre depuis 1976, soit l’année où cette statistique a commencé à être compilée. L’année 2002 remporte la palme avec 123 000 emplois créés, et l’année 1982 obtient le record peu enviable de la pire année en termes d’emploi, avec l’abolition de 151 100 postes.

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