Les nombreux défis de notre industrie doivent aussi être ceux de la nouvelle ministre du Travail

En janvier dernier, le premier ministre Philippe Couillard a procédé à un remaniement ministériel. Ainsi, Sam Hamad était désigné président du Conseil du trésor et pour le remplacer, il a nommé Dominique Vien, nouvelle ministre du Travail.

L’Association de la construction du Québec (ACQ) a bien sûr félicité Mme Dominique Vien et a offert toute sa collaboration dans la gouverne des dossiers touchant la construction. Toutefois, l’ACQ espère pouvoir compter sur le soutien de la nouvelle ministre du Travail pour surmonter les nombreux défis auxquels l’industrie doit faire face et pour lesquels l’ACQ attend des solutions.

Les défis sont notamment immenses sur le plan économique. L’industrie subit depuis 2012 un ralentissement important de son activité. Les heures déclarées à la Commission de la construction du Québec (CCQ) sont en baisse pour une deuxième année consécutive. On observe également une baisse de la valeur des investissements privés non résidentiels en construction et une stagnation des investissements publics. De même, la CCQ ne prévoit pas de reprise de l’activité en 2016. Les effets du ralentissement économique sont bien présents et l’ACQ compte sur le gouvernement pour contribuer à renverser la tendance.

Au lendemain du dépôt du rapport de la commission Charbonneau, qui a mis en lumière des actes répréhensibles de certains entrepreneurs, un déficit de confiance subsiste à l’égard de tous les entrepreneurs en construction. Depuis bientôt trois ans, notre association s’est engagée dans un plan d’action collective pour rétablir la confiance du public et des donneurs d’ouvrage afin de permettre aux entrepreneurs d’afficher leur intégrité. Nous espérons pouvoir continuer à recevoir l’appui du gouvernement dans nos démarches d’action collective, particulièrement dans la mise sur pied d’un organisme de certification indépendant.

En matière de relations du travail, la prochaine année s’annonce importante. À titre d’agent patronal négociateur pour les secteurs institutionnel-commercial et industriel, l’ACQ a l’important défi de renouveler les conventions collectives avant le 1er mai 2017. Ce sera l’occasion d’améliorer la performance de l’industrie et de faire place à l’innovation, pour concurrencer efficacement et prospérer dans un marché de plus en plus compétitif

C’est aussi la nouvelle ministre qui recevra le rapport de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) concernant la consultation amorcée à la fin de l’année 2015. Nous espérons que la ministre donnera à l’industrie un délai plus raisonnable pour réagir au rapport.

En matière de santé et de sécurité du travail, l’ACQ joue également un rôle important. Comme représentant patronal, l’ACQ fait chaque année des dizaines de milliers d’interventions pour prévenir les accidents. Cette année, les conseillers en prévention de l’ACQ ont réalisé plus de 22 000 visites sur les chantiers à travers le Québec. La nouvelle ministre doit profiter de la révision du cadre de gouvernance de la nouvelle Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) pour permettre un dialogue plus collaboratif avec ses parties prenantes et tout particulièrement avec l’industrie de la construction. C’est une opportunité pour redémarrer sur de nouvelles bases plus solides.

L’intégration et la rétention des femmes dans notre industrie demeurent aussi un défi important et une priorité pour l’ACQ. Nous allons donc poursuivre notre travail de sensibilisation auprès des entrepreneurs et d’ailleurs, l’ACQ organise à cet effet un colloque le 16 mars prochain, intitulé « Construire se conjugue au féminin ». Des échanges fructueux sont attendus entre les panélistes : le lauréat Stéphane Pépin, l’entrepreneur en construction qui emploie le plus de femmes au Québec, Audrey Murray de la CCQ, Hélène Vachon de l’organisme FRONT (Femmes regroupées en options dites non traditionnelles).

Voilà quelques-uns des plus importants défis auxquels l’ACQ fera face au cours des prochains mois. Le soutien de la nouvelle ministre du Travail dans ces défis est salutaire, voire essentiel, non seulement pour le bien de l’industrie, mais de la collectivité tout entière.

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