Une entente avant le 30 avril a toujours été possible et c’est encore la priorité de l’ACQ

Manon Bertrand
Manon Bertrand
Chroniqueur Actualités

Les conventions collectives des secteurs IC/I sont arrivées à échéance le 30 avril dernier et malheureusement, malgré un blitz de rencontres pour la négociation, aucune entente n’a pu être conclue avant cette date. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’une entente n’est pas possible, bien au contraire, car c’est encore la priorité de l’ACQ. Les négociateurs patronaux et syndicaux doivent retourner à la table de négociation et arriver à une entente à la satisfaction des deux parties.

Le fait demeure qu’historiquement une entente de principe avant l’échéance n’a eu lieu que quelques fois, dont la dernière fois en 2007. D’ailleurs, la loi R-20 contient des dispositions dans le cas où la négociation doit se prolonger après l’échéance des conventions collectives. Par prudence ou sagesse, le gouvernement d’alors avait inscrit dans la loi R-20 que les conventions collectives continuaient de s’appliquer, ce qui permet ainsi aux négociateurs de poursuivre les discussions vers une entente.

Bien avant de commencer à négocier, l’Alliance syndicale réclamait déjà l’application d’une clause de rétroactivité. Mais tout le monde sait bien que cela est impraticable dans notre industrie, la vraie solution passe par une entente.
Oui, une entente avant le 30 avril a toujours été possible, même si parfois tout nous laissait croire à un manque de bonne foi de la part de l’Alliance syndicale. Il faut avouer que la partie syndicale a tardé à venir s’asseoir à la table de négociation, soit près de 100 jours après avoir émis son avis de négociation le 1er octobre 2016. Accuser la partie patronale de s’être traîné les pieds dans cette négociation relève des faits alternatifs.

On ne peut revenir en arrière ni rattraper le temps perdu. Tout le monde devrait retenir la leçon qu’il faut commencer plus tôt. Les stratégies syndicales de pelleter la négociation en avant n’ont que des effets néfastes tant pour les travailleurs que pour les employeurs.

La réalité est que cette négociation constitue un réel défi pour notre industrie, surtout parce qu’elle arrive dans un contexte de ralentissement depuis 5 ans. Notre plus grand enjeu dans cette négociation demeure celui de faire évoluer notre industrie. Il faut qu’elle s’adapte notamment aux nouvelles réalités du marché. Il faut être honnête, nos clients ne sont pas moins exigeants, bien au contraire.

L’industrie de la construction est fortement réglementée et elle apparaît fort complexe pour les gens qui ne la connaissent pas. Et, au fil de la négociation, les clauses se sont ajoutées et elles sont devenues de plus en plus lourdes. Nous avions fait ce constat, et les donneurs d’ouvrage nous l’ont répété souvent aussi. Comme tout indiquait que le repli allait se poursuivre pendant plusieurs années, nos demandes patronales en 2013 démontraient que nous voulions nous adapter aux changements. Quatre ans plus tard, les heures travaillées ont continué de diminuer.

Notre défi est donc de rendre nos conventions plus flexibles, de faire des gains de productivité, sans priver les travailleurs du droit d’améliorer leurs conditions. Nous avons lancé le message à l’Alliance syndicale que nous souhaitons des aménagements dans les conventions sans affecter les conditions des travailleurs. Nous croyons que c’est essentiel pour notre industrie, mais surtout que c’est possible. Cela est possible, si un vrai dialogue est engagé entre les parties.

Une chose est claire, personne ne tire profit à retarder une entente, ni les entrepreneurs, ni les travailleurs, ni nos clients et quiconque pense le contraire fait une erreur. Nous sommes convaincus qu’une entente est souhaitée par toutes les parties. C’est d’ailleurs pourquoi le mandat de notre équipe de négociateurs est d’arriver à la meilleure entente possible dans les meilleurs délais, voilà notre priorité.

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