Dossier solins - Problèmes courants et pistes de solution

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L’installation de solins avec le revêtement extérieur cause souvent des maux de tête aux entrepreneurs. À qui servent-ils exactement ? Doit-on obligatoirement en poser ? Où faut-il les placer ? Dans ce dossier, nous vous présentons les principaux problèmes rencontrés et ce qu’il faut faire pour y remédier.

À quoi servent les solins

Un solin est une pièce (en zinc, aluminium, vinyle, acier galvanisé, plomb, cuivre) ou une membrane souple dont la fonction principale est d’assurer l’évacuation de l’eau vers l’extérieur.

Le Code de construction du Québec mentionne que les habitations doivent être protégées contre les infiltrations de précipitation par un revêtement extérieur comportant un premier et un deuxième plan de protection. Le deuxième plan de protection doit intercepter l’eau qui traverse le revêtement et permettre à cette eau de se dissiper, d’où la pose de solins qui dirigent l’eau de pluie vers l’extérieur (art. 9.27.3.1., par. 1).

De façon générale, il faut poser des solins à la jonction horizontale de deux éléments du revêtement extérieur. Des solins doivent aussi être installés au-dessus des ouvertures pratiquées dans un mur extérieur, aux jonctions des murs et des balcons et aux jonctions des murs et des toitures. Dans tous les cas, il faut consulter le Code pour connaître toutes les conditions d’utilisation d’un solin.

L’importance des solins

Il est très important d’installer les solins aux endroits requis, car sans eux, l’eau s’étant infiltrée dans le mur ne peut pas être dirigée vers l’extérieur. Dans ce cas, l’eau provenant de la pluie, de la neige ou de la condensation dans le mur peut s’infiltrer dans le revêtement extérieur. La charge due à la pluie ou à la neige appliquée sur un mur ou encore la différence de la pression d’air peuvent aussi provoquer ces phénomènes. Ces types de provenance de l’eau expliquent pourquoi le Code exige un deuxième plan de protection comprenant un solin.

Il est donc faux de croire que le revêtement extérieur scellé dans son entièreté avec des garnitures d’étanchéité crée une surface étanche à l’eau de pluie et que les solins ne sont pas nécessaires. Le solin fait partie du système de drainage du mur extérieur. Sans solin, l’eau infiltrée va s’écouler en poursuivant son chemin dans les interstices du mur et rester malencontreusement emprisonnée derrière le revêtement. Il survient alors des infiltrations d’eau et une augmentation de l’humidité dans le mur extérieur. Le prolongement dans le temps de ce phénomène entraînera un pourrissement et une détérioration des matériaux des murs extérieurs et pourra même parfois se rendre

jusqu’à la détérioration de la finition intérieure de l’habitation.

Un solin absent peut également occasionner des torts au revêtement extérieur. Entre autres, la présence de l’humidité dans le mur extérieur entraînera le gondolement d’un revêtement léger, le disloquement des joints d’un parement de clin, la détérioration du calfeutrage autour des portes et fenêtres, l’apparition de moi¬sissure sur le revêtement et l’apparition du phénomène d’efflorescence sur un parement de maçonnerie.

Il faut donc porter une attention particulière aux normes d’installation des solins, car de nombreuses malfaçons ont mené à des causes d’arbitrage. Les réparations des dommages occasionnés par une malfaçon concernant les solins sont coûteuses et parfois les dommages ayant affectés la structure de bois sont plus difficilement récupérables. Dans tous les cas, le revêtement extérieur doit être enlevé, les matériaux endommagés par la pourriture doivent être remplacés et les solins doivent être installés correctement.

Principaux problèmes rencontrés

EXEMPLE 1

Voici une vue de la tête d’une fenêtre dont l’espace entre le cadre de la fenêtre et le revêtement de maçonnerie a été colmaté avec un mastic d’étanchéité. Dans cet exemple, il n’y a aucun solin au-dessus de la fenêtre. Cette malfaçon ne permet pas de laisser écouler l’eau infiltrée vers l’extérieur et a occasionné des infiltrations d’eau jusqu’à l’intérieur du logement.

Tête d'une fenêtre

EXEMPLE 2

Ce cas montre la tête d’une fenêtre dans un mur de maçonnerie dont le solin est absent. Cette mauvaise construction ne favorise pas l’égouttement de l’eau vers l’extérieur. La fonction du linteau d’acier sert uniquement à reprendre la charge exercée par la maçonnerie au-dessus de la fenêtre, donc il n’est pas employé à titre de solin.

Tête d'une fenêtre

EXEMPLE 3

Dans cet exemple, il n’y a pas de solin, seul un contre solin a été installé, ce qui occasionne des infiltrations d’eau. Le solin aurait dû être placé derrière les fourrures (montants de bois).

Tête d'une fenêtre

Solution

Lorsqu’il s’agit d’un revêtement de maçonnerie

Solution1

Lorsqu’il s’agit d’un revêtement de bois

Solution2


Pour les solins d’aluminium, il faudrait considérer l’article 9.20.13.1. du Code qui mentionne : « Les solins d’aluminium en contact avec de la maçonnerie ou du béton doivent être recouverts ou séparés de la maçonnerie ou du béton par une membrane d’étanchéité. »

La construction d’habitations est une opération qui demande beaucoup d’attention et de supervision. Il arrive, dans certains cas, que des oublis surviennent en raison du nombre élevé de détails à planifier et à coordonner. Ceux-ci, même minimes, peuvent occasionner des problèmes coûteux à régler par la suite. Ne négligez pas l’installation des solins. Bien installés aux bons endroits, ils permettent l’écoulement de l’eau vers l’extérieur et évitent bien des problèmes à l’entrepreneur qui a suivi les règles de l’art.


Cet article a été écrit en collaboration avec Sabryna Lépine, conseillère technique de Plans de garantie ACQ.

Sources :

  1. Code de construction du Québec, Chapitre I – Bâtiment, et Code national du bâtiment – Canada 2010 (modifié), Partie 9, « Maisons et petits bâtiments »
  2. Norme CSA A-440.4-07, « Installation des fenêtres, des portes et des lanterneaux », Association canadienne de normalisation (CSA), mai 2007
  3. « Solins », Guide des règles de l’art, Technologie du bâtiment, Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Canada, révisé 2005
  4. Fiches techniques, Garantie de construction résidentielle, Montréal, 2018

 

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