Ventilation d'un revêtement extérieur en bois massif

Ventilation d'un revêtement extérieur en bois massif
Paul Demers
Paul Demers
Chroniqueur Technique

Les revêtements en bois massif nécessitent des dispositions stratégiques afin de favoriser longévité et esthétisme. Il n’est pas rare que des complications apparaissent même dans les premières années de vie du bâtiment.

Selon l’industrie et le Code de construction du Québec, voici quelques attentions à mettre en œuvre pour accroître le rendement d’un tel assemblage. Un clin de bois massif extérieur requiert un plan de drainage créé par une interface verticale entre le premier et le deuxième plan de protection. Muni de moulures et d’accessoires, il agit comme premier plan de protection et doit réduire au minimum le passage des précipitations dans le mur et limiter l’infiltration causée par l’énergie cinétique des gouttes de pluie, par tension de surface, par capillarité ou sous l’effet de la pesanteur et de la différence de pression d’air (CCQ 9.27.2.3., 9.27.4.).

Aérer pour garder sec et tempéré

La présence des fourrures permet la création d’une cavité aérée derrière le revêtement. Positionnée à la verticale pour un patron de pose horizontal ou l’application d’une double fourrure pour un patron de pose vertical, cette cavité ou lame d’air permet l’évacuation de l’eau et de l’humidité, mais aussi de dissiper la chaleur acquise par rayonnement solaire dont l’accumulation est parfois accentuée par des couleurs plus opaques et foncées.

Les signes de détérioration susceptibles d’être rencontrés sont l’effritement, la moisissure, la décoloration et le gauchissement. Il est impératif d’ouvrir cette cavité au haut et au bas des murs ainsi qu’aux ouvertures afin d’assurer un mouvement d’air naturel, particulièrement pour ce matériau que l’on dit vivant.


Source image : SIVALBP - Cahier Technique

Aérer sur quelle distance ?

Sur le plan horizontal, on doit ventiler à pleine surface. À la verticale, si l’étendue est de plus de 6 mètres (19’ 8’’) d’un tel revêtement, il est requis de recouper la lame d’air et d’y pratiquer une ouverture libre de 10 mm (3/8 po). Il est suggéré de positionner cette coupure au niveau des ceintures de plancher.

Ou encore, l’épaisseur des fourrures pourrait être augmentée pour majorer le volume d’air à ventiler. L’efficacité à ventiler de la cavité arrière est influencée par l’épaisseur et l’espacement des fourrures en plus de la capacité d’aération des moulures moustiquaires disposées aux extrémités selon le cas.


Sources des images : Guide des meilleures pratiques d’installation du revêtement extérieur en bois massif, deuxième édition, juillet 2019. (CCQ) Code de construction du Québec 2010, chapitre 1.

 ATTENTION : Si la lame d’air excède 25mm ( 1’’ ) d’épaisseur, elle devra être linéairement obturée par des pare-feu distancés verticalement d’au plus 3M ( 9’10’’ ) et horizontalement au plus 20M ( 65’ 7’’ ) (CCQ Ch.1 9.10.16.2.). Ces pare-feu peuvent être fabriqués de bois, de métaux et/ou autres matériaux devant rester en place et empêcher le passage des flammes pendant au moins 15 minutes selon la norme CAN/ULC-S101. (CCQ Ch.1 9.10.16.3.). Cette rigueur s’applique aux fourrures majorées en épaisseur et/ou appliquées en mode double fourrure.

Les orifices d’entrée ou de sortie d’air ne doivent pas être colmatées par un quelconque scellant.

Ces dispositions sont un enjeu important sur l’esthétique et la longévité du revêtement tiré d’une matière naturelle.

Autres attentions

  • Installer au bas et au haut des murs, des moulures moustiquaires ou grillages anti-rongeurs (CCQ ch.1 9.32.3.13.).
  • Couper la contiguïté de la cavité arrière et le vide sous-toit par un dispositif de déviation (CCQ ch.1 9.27.2.2. 3) ).
  • Fixations et fourrures (CCQ ch.1 9.27.5.).
  • Suivre les recommandations du fabricant qui peuvent être plus exigeantes que le Code ou la norme.

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