Dans le cadre du Grand cercle économique des Peuples autochtones qui s’est déroulé à Montréal les jeudi et vendredi, 25 et 26 novembre dernier, une importante délégation du milieu économique d’Uashat mak Mani-utenam et de la Côte-Nord ont participé activement à l’événement. L’entrepreneurship des Innus a été mis en lumière, dont celui d’un membre de l’ACQ.
L’entreprise de construction Mishkau, située à Mani-utenam, dont Jean Launière est l’un des trois actionnaires, est membre de l’ACQ Nord-Est du Québec.
M. Launière, Innu de Mashteuiatsh, travaille dans le milieu de la construction depuis 1993. En 2009, il a participé aux travaux de construction de La Romaine et s’est installé à Sept-Îles où il habite encore aujourd’hui.
Constituée en 2006, Mishkau Construction œuvre en tant qu’entrepreneur général et spécialisé en construction dans les secteurs, institutionnel-commercial et industriel (IC/I) ainsi que dans les secteurs résidentiels et génie civil et voirie. Mishkau réalise ses travaux dans la communauté d’Uashat Mak Mani-Utenam, mais également dans les communautés de la Basse-Côte-Nord, du nord du Québec tel que Fermont et Matimekush Lac-John et dans les municipalités de Sept-Îles et les alentours.
Mishkau embauche jusqu’à 80 personnes en période de pointe et en fonction des besoins des chantiers, dont la grande majorité est membres des Premières Nations.
En 2009, il participe à la création de Construction Tshiuetin, dont le siège social est à Sept-Îles. Cette entreprise est spécialisée en revêtement et en plomberie. Enfin, en 2021, il collabore au démarrage d’Eshkan Construction en partenariat avec la Ville de Shefferville. Cette entreprise offre des services de construction dans les secteurs civil, minier, industriel et résidentiel.
En plus de la gestion de ces 3 entreprises, les 3 associés de Construction Mishkau possèdent des immeubles à Sept-Îles, ils sont impliqués dans la distribution de l’eau Labrador dans la région de la Côte-Nord et possèdent une microbrasserie à Natashquan.
Enfin, M. Launière est aussi membre du CA de l’ACQ Nord-Est du Québec et il est l’ambassadeur du Nord-Est dans la campagne de recrutement des membres de l’ACQ.
Grand cercle économique des Peuples autochtones
Ces deux jours d’échanges ont permis aux parties prenantes de partager leur vision d’avenir et leur expertise. Il a permis la création d’une nouvelle forme de collaboration entre trois piliers fondamentaux de la relance économique, c’est-à-dire le gouvernement, les Premières Nations et les communautés d’affaires du Québec.
Les Autochtones dans le milieu de la construction
La CCQ a publié un document intitulé Les Autochtones dans la construction – portrait statistique 2020. Dans ce document, on indique entre autres que selon le recensement de 2016 de Statistique Canada, les Autochtones constituent 2,3 % de la population québécoise. Les Innus (19 %), les Cris (18 %), les Mohawks (18 %) et les Inuits (12 %) sont les 4 plus importantes nations autochtones, comptant pour 67 % de l’ensemble de la population autochtone de la province.
Les Autochtones font partie des groupes sous représentés dans l’industrie de la construction assujettie à la loi R-20. En effet, seulement 0,66 % de la main-d’œuvre s’identifie comme autochtone, alors que les Autochtones représentent 2,3 % de l’ensemble de la population québécoise (Statistique Canada, 2016b). Au Canada, les personnes ayant une identité autochtone représentent 5,2 % (Statistique Canada, 2016a) de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction, alors qu’ils représentent 4,9 % de la société canadienne. Le faible poids démographique des Autochtones et des femmes autochtones invite l’industrie à s’ouvrir à la diversité de la main-d’œuvre.
« Avec le boom que nous connaissons présentement dans le milieu de la construction, les autochtones sont des parties prenantes de cette relance. Nous devons partager nos expertises et collaborer tous ensemble. Par exemple, dans la région de la Côte-Nord, tous les projets de construction doivent répondre à des normes environnementales spécifiques. Nous sommes les mieux placés pour les connaître. Donc, la collaboration va de soi », conclut M. Launière.
© Mishkau