Meggy Tremblay, manœuvre, Groupe Doyon
Meggy Tremblay est manœuvre spécialisée pour les secteurs égouts et aqueduc. C’est un boulot exigeant une grande robustesse physique. Débordante d’énergie, cette travailleuse manuelle infatigable et d’une grande adresse professionnelle fait l’éloge de son métier. Une manière de convaincre d’autres femmes de se joindre à l’industrie.
Meggy travaille depuis trois années pour le Groupe Doyon. L’entreprise, établie en Mauricie et dans le Centre-du-Québec, réalise des travaux de génie civil et d’excavation. D’une grande rigueur professionnelle, cette Trifluvienne qui n’a pas froid aux yeux a également œuvré pendant plus de 17 années dans l’industrie de l’asphaltage routier.
« Je tiens cette vitalité de mes parents. Mon père était entrepreneur couvreur et ma mère aimait le dur labeur. C’est d’ailleurs elle qui m’a invitée à la suivre lorsqu’elle est allée chercher sa première carte de compétence pour travailler dans l’industrie. Sans dire qu’elle m’a poussée vers le métier, elle m’a aidée à comprendre que ça correspondait bien à mes valeurs. En effet, depuis mon plus jeune âge, j’aime le travail exigeant et, particulièrement, tout ce qui rivalise de raccord de précision ou de justesse d’installation », fait-elle valoir.
« Donc, à l’âge de 17 ans, en accompagnant ma mère, j’ai moi aussi fait et réussi l’examen d’obtention de la carte de compétence d’industrie. À cette époque, j’aidais déjà mon père sur les toits et j’apprenais vite. Sans m’en rendre compte, je suis une très bonne élève, car j’aime le travail. C’est ce qui me permet de rapidement apprendre et me perfectionner. Personne dans mon entourage n’a été étonné de cette orientation. »
ADN du métier
« Humblement, on me voit depuis toujours comme une personne débrouillarde, sainement hyperactive et parfaitement à mon aise dans des milieux exigeant une très bonne présence d’esprit, de l’endurance et de la minutie. Ce sont des qualités essentielles pour réussir dans le métier, et c’est une dynamique que j’adore. C’est ce qui fait que je suis heureuse dans la construction et que je m’investis pleinement dans chaque chantier. »
« C’est simple, quand tu aimes un travail, tu te donnes à fond sur le terrain et t’apprends facilement. Et t’as la volonté de continuellement être plus efficace. J’ai aussi la chance de travailler avec une équipe extrêmement qualifiée, des professionnels qui encouragent la constance de l’apprentissage, le partage de connaissances et la valorisation de l’expérience. Ça me rejoint », souligne-t-elle.
« Cette chimie d’opération favorise le développement des habiletés et soutient, au-delà de la compétence, l’agilité d’intégration. Seule femme dans un milieu résolument masculin sur les chantiers de mon employeur, cette bienveillance m’a bien servie », juge Meggy qui, de tout temps, aime grandir avec les gars, des personnes authentiques et de franc-parler avec qui elle s’entend bien.
Place à l’avenir
Elle se souvient que lors d’un premier emploi dans la construction, elle a dû faire preuve de caractère pour se faire accepter et répondre aux sarcasmes de certains collègues. « Mais c’est un temps révolu. Pour prévenir la situation, comme dans n’importe quel emploi d’ailleurs, tu dois remplir ton rôle avec compétence. Il faut être capable de faire le boulot qu’on t’a confié et pour lequel t’as été formé sans toujours demander de l’aide. »
« Cette technicité vaut autant pour l’effort physique à fournir. Bien comprendre cette réalité contribue à maintenir l’esprit de corps sur les chantiers, comme dans tous les milieux de travail. Il faut s’imprégner de cette réalité pour vivre le quotidien de la construction et y grandir », conclut Meggy qui, heureuse de l’évolution d’industrie, rêve de devenir contremaître de chantier.