En 2019, il manquait 25 000 travailleurs sur nos chantiers de construction. Avec un taux de chômage tout près de la barre de 5 %, la situation est à ce point préoccupante que nous sommes à nous demander s’il y aura suffisamment de main-d’oeuvre pour réaliser tous nos projets dans les prochaines années.
En effet, avec des investissements prévus de 115 milliards de dollars pour les 10 prochaines années, notamment pour des projets d’infrastructures scolaires, municipales, ainsi que les maisons des aînées, notre industrie continuera d’être fortement sollicitée.
Il s’agit sans aucun doute du plus beau défi auquel notre industrie aura à faire face au cours de la prochaine décennie. Si nous nous retrouvons devant un tel défi, c’est parce que l’économie québécoise se porte bien et que les différents paliers de gouvernement ont choisi d’investir massivement dans les infrastructures. Nous devrons donc travailler de pair avec tous les acteurs de l’industrie pour répondre à la demande et bâtir, ensemble, le Québec de demain.
Dans de telles circonstances, je crois que le gouvernement sera notre meilleur allié. C’est pourquoi, dans le cadre de la Journée nationale de la construction le 26 novembre dernier, nous avons rencontré, à l’Assemblée nationale du Québec, plusieurs acteurs du gouvernement, dont le premier ministre du Québec, M. François Legault, ainsi que la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Mme Andrée Laforest.
À cette occasion, nous leur avons fait part des enjeux qui préoccupent nos membres, dont celui de la pénurie de main-d’oeuvre et le manque de productivité de notre industrie. Nous avons également abordé avec eux quelques pistes de solution dont : la révision du cadre réglementaire de la Commission de la construction du Québec (CCQ), la valorisation de notre industrie, l’étalement des travaux, les investissements dans les nouvelles technologies et la gestion des contrats publics.
C’est aussi dans l’objectif de sensibiliser nos membres face à ces enjeux que nous avons effectué une tournée des régions à l’automne dernier. Le constat est clair, il n’y a pas une solution, mais plusieurs solutions à notre disposition, et ce, à tous les niveaux, autant au niveau gouvernemental qu’au sein de nos propres entreprises.
Par exemple, si le gouvernement peut et doit nous aider à valoriser les métiers de la construction à travers diverses campagnes de promotion, nous devons aussi nous poser la question sur ce que nous pouvons et devons faire, chacun dans nos entreprises, pour limiter les départs et attirer les jeunes à venir travailler avec nous.
Je crois que nous avons tous un rôle à jouer en tant que gestionnaire pour améliorer nos pratiques de gestion des ressources humaines, mais aussi pour intégrer les nouvelles technologies de la construction au sein de nos entreprises. Sur le plan des nouvelles technologies, le gouvernement du Québec nous a assuré son entière collaboration, pourvu qu’on lui fasse la démonstration que celles-ci améliorent la productivité de nos entreprises.
Les solutions à notre manque de main-d’oeuvre sont donc multiples et nos recommandations en vue du prochain budget du Québec iront en ce sens.
Comme il s’agit de mon dernier éditorial à titre de président de l’ACQ, je souhaite profiter de l’occasion afin de remercier tous ceux qui m’ont accompagné et qui m’ont fait confiance pour relever ce beau défi. Plus particulièrement, je remercie tous les membres du Conseil d’administration et de l’équipe de direction de l’ACQ pour tous les efforts qu’ils mettent quotidiennement dans l’accompagnement de nos membres. Je suis extrêmement reconnaissant envers tous ceux qui m’ont offert leur appui tout au long de mon mandat. Les défis à venir sont nombreux, notamment en ce qui a trait à la main-d’oeuvre et à la productivité de notre industrie.
Ce fut un grand honneur d’agir à titre de président de l’ACQ. Je souhaite à mon successeur autant de plaisir que j’en ai eu !