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Portraits de femmes : Andrée-Anne Renaud

Association de la construction du Québec
Actualités de la construction

Photo : Ginette Poirier

Après quelques années sur le marché de l’emploi, Andrée-Anne Renaud des Îles-de-la-Madeleine a décidé de terminer son diplôme d’études secondaires. Au cours d’une activité sur les métiers non traditionnels donnée au Centre d’éducation des adultes, elle a réalisé que la charpenterie-menuiserie représentait sans doute une formation parfaite pour elle.

« Je me suis donc inscrite à la formation donnée en Gaspésie et je me suis lancée dans cette belle aventure », déclare-t-elle les yeux brillants. Celle qui a développé sa passion pour la construction dans l’enfance se rappelle : « Ma salle de jeux, c’était l’atelier de mon père. Petite, il m’aidait à construire des cabanes dans les arbres et m’a toujours encouragée à travailler le bois. Dernièrement, je me suis construit ma propre cabane grandeur nature. Je suis vraiment dans mon domaine. »

« Ma salle de jeux, c’était l’atelier de mon père. »

Un métier pour les femmes

Dans son métier, elle aime tout, mais c’est la finition intérieure qui a sa préférence puisque sa minutie ainsi que ses aptitudes en calcul sont mises en valeur. Pour la Madelinienne, pas question d’avoir des passe-droits parce qu’elle est une femme : « Je gagne le même salaire, je veux faire le même travail ! » À ses yeux, la charpenterie-menuiserie n’est pas réservée aux hommes. Certaines tâches peuvent être plus difficiles que d’autres : « Je pense au coffrage par exemple. Il faut être assez forte. Certaines femmes sont capables et des hommes ne le sont pas. Et puis, on apprend, notre corps s’adapte. C’est la détermination qui compte. » Andrée-Anne Renaud a d’ailleurs obtenu son premier contrat l’été dernier. Dans l’équipe, elle a parfois eu le sentiment qu’elle aidait à baisser le niveau de tension dans les conflits : « J’ai l’impression que j’aidais beaucoup à calmer le jeu. Au niveau de la communication, ça aide d’avoir des filles dans l’équipe. » Elle explique d’ailleurs que l’attitude de ses compagnons à son égard était généralement positive : « Dans mon équipe de travail, j’ai toujours été traitée avec respect. »

« C’est la détermination qui compte. »

Un avenir prometteur

Dans les prochaines années, la jeune diplômée espère cumuler l’expérience nécessaire pour obtenir ses cartes de compagnon sur les chantiers dans le Nord. Elle rêve un jour de démarrer sa propre entreprise ou de gérer une équipe de travail. Elle croit qu’elle pourrait devenir une bonne chef de chantier grâce à ses aptitudes au niveau des relations humaines et du travail d’équipe. Lorsqu’on lui demande ce que l’industrie pourrait faire pour encourager les femmes à œuvrer dans les métiers de la construction, elle répond : « Il faut les mettre en confiance. Le milieu de la construction est en train de changer, les mentalités ne sont plus ce qu’elles étaient. Avec la machinerie, c’est beaucoup plus accessible qu’avant, il reste à changer les préjugés. » Pour sa part, si elle devait conseiller une jeune femme, elle lui dirait de se lancer : « Fonce, essaie et surtout aie confiance en tes capacités, on a notre place dans l’industrie. »

« Dans mon équipe de travail, j’ai toujours été traitée avec respect. »
« Le milieu de la construction est en train de changer. »