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Restauration du Salon bleu de l’Assemblée nationale

Association de la construction du Québec
Actualités de la construction

Les travaux de rénovation et de modernisation du mythique Salon bleu de l’Assemblée nationale à Québec ont commencé le 26 août 2024 et s’échelonneront jusqu’à l’été 2026. Le budget alloué est de 32,2 millions $. De nombreux sous-traitants spécialisés mettent la main à la pâte.

La restauration des composants architecturaux et techniques se fera en respectant la valeur patrimoniale des lieux. L’endroit sera mis aux normes en matière de sécurité et d’accessibilité et la salle sera modernisée sur le plan technologique.

La table d’origine des greffiers sera à l’honneur à nouveau, mais avec l’ajout de prises USB et d’ordinateurs. La salle des débats parlementaires sera modifiée afin d’adopter une forme de fer à cheval, mais elle conservera un maximum de pupitres patrimoniaux, qui seront retrempés.

Au plafond, la toile Je me souviens (datant de 1920) est également restaurée, comme les boiseries et les ornements de plâtre.

Pour élaborer leur concept d’aménagement, les architectes se sont inspirés des plans d’Eugène-Étienne Taché, concepteur du parlement et de la salle de l’Assemblée nationale. Les nouveaux pupitres reproduisent les grandes lignes et les proportions des pupitres d’origine, formant un ensemble cohérent. L’utilisation de la même essence de bois que le mobilier original, le noyer noir, crée un effet d’unité, préservant ainsi le cachet patrimonial de la salle.

La restauration en photos

Intégration de la table patrimoniale des greffiers et greffières

La présence nécessaire de technologies dans un lieu de haute valeur patrimoniale est toujours un grand défi. Pour l’Assemblée nationale du Québec, il est essentiel de préserver les beautés architecturales et de conserver les pupitres d’origine, qui servent aux parlementaires depuis 1887.

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Cette table avait été retirée de la Chambre en 2007 en vue d’être restaurée et remplacée par un meuble plus polyvalent sur le plan technologique. À l’époque, cette décision a été justifiée par le fait que l’équipement informatique et la documentation parlementaire occupaient davantage d’espace qu’aujourd’hui. Ainsi, la nouvelle table moderne, inaugurée en 2008, pouvait contenir et dissimuler les infrastructures technologiques nécessaires au travail des greffiers et au fonctionnement de la Chambre.

Malgré tout, l’ancienne table de Taché n’a jamais vraiment été oubliée. Restaurée et conservée en lieu sûr, elle a ensuite été étudiée pour déterminer comment la réintroduire dans son lieu d’origine sans l’altérer. Le verdict est positif : certaines parties démontables de la table seront préservées précieusement, puis remplacées par de nouvelles sections contenant les technologies essentielles au travail des greffiers.

Cette prouesse est le fruit d’une démarche sensible et créative d’architectes soucieux de faire cohabiter patrimoine et technologies actuelles, de concert avec le personnel de l’Assemblée nationale. Sur ce plan, l’évolution des 15 dernières années a rendu possible l’intégration d’outils plus discrets et moins encombrants. De plus, la structure de la table d’origine, simple et adaptable, a été bien pensée par Taché et les artisans d’autrefois, comme s’ils avaient pressenti les besoins des générations futures.

Puisque l’adaptation au changement est une condition essentielle du maintien d’un patrimoine vivant, le retour de l’ancienne table répondant à tous les besoins de la Chambre est sans contredit un exemple frappant d’une grande réussite en la matière.

Pour suivre l’évolution des travaux : Évolution des travaux de rénovation dans la salle de l’Assemblée nationale – Assemblée nationale du Québec