Relations du travail

Horaires de travail : flexibilité et conciliation, un duo gagnant pour la construction

Valérie Mallette Valérie Mallette
Valérie Mallette
Chroniqueuse RT

Dans l’industrie de la construction, la question des horaires de travail revient souvent comme un enjeu incontournable. Les six balados récemment publiés sur le site de l’ACQ, consacrés à ce sujet, nous rappellent à quel point ils peuvent devenir un levier puissant pour répondre aux défis organisationnels et améliorer la conciliation travail-famille.

Pourquoi il est important de parler de conciliation travail-famille aujourd’hui?

Le constat est sans équivoque : l’industrie fait face à une pénurie de main-d’œuvre estimée à 16 000 salariés annuellement, des difficultés de recrutement et de rétention, et un taux d’abandon particulièrement élevé chez les femmes.

À cela s’ajoute un autre défi, selon un sondage de la Commission de la construction du Québec, plus du tiers des salariés jugent la conciliation travail-famille difficile, et environ un salarié sur quatre considère les horaires trop contraignants1. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes : si nous voulons attirer la relève et retenir nos équipes, il faut mettre en place des stratégies efficaces.

La flexibilité : une réponse gagnante pour tous

Les conventions collectives offrent plusieurs options pour assouplir les horaires de travail tout en permettant une organisation du travail plus efficiente.

Voici quelques exemples :

  • Horaire comprimé (4 x 10) : Regrouper les heures sur quatre jours au lieu de cinq. Avantage? Une journée libre pour les obligations personnelles. Bon à savoir, plusieurs métiers permettent d’utiliser cet horaire en droit de gérance.
  • Entente de modification : Ajuster l’heure de début ou de fin de journée sur le chantier, à la suite d’une entente avec les salariés pour répondre à des besoins spécifiques (ex. éviter le trafic). Simple, efficace, et sans prime additionnelle.
  • Conciliation travail-famille : Déplacer la plage horaire en cas de conflit avec les services de garde.
  • Travail d’équipe : Organiser des quarts de travail successifs pour respecter des échéanciers serrés tout en offrant des options aux salariés.

Ces aménagements ne sont pas des « passe-droits » : ils sont encadrés par les conventions collectives et visent à créer un équilibre entre les impératifs des employeurs en termes de productivité, de respect des délais afin de répondre aux exigences des clients et avec les besoins des salariés en matière de conciliation travail-famille.

Les bénéfices pour les employeurs

Intégrer la flexibilité dans la planification des horaires, c’est :

  • Améliorer la rétention : Un salarié qui bénéficie d’une organisation de travail adaptée à ses besoins est moins tenté d’aller chez la concurrence.
  • Renforcer l’image de marque : Les jeunes générations valorisent les employeurs qui offrent un équilibre entre la vie personnelle et professionnelle.
  • Augmenter la productivité : Des équipes motivées, qui se sentent écoutées, sont plus engagées et performantes.

Et surtout, c’est une réponse directe à la pénurie de main-d’œuvre. Dans un marché où les salariés sont très sollicités, la flexibilité s’impose sans conteste comme un levier stratégique pour recruter, fidéliser et assurer la réussite de vos projets.

Comment passer à l’action?

  1. Écoutez vos équipes : Quels sont leurs besoins? Quels ajustements seraient les plus utiles?
  2. Explorez les options prévues aux conventions : Horaire comprimé, entente de modification, horaire flexible… Les outils existent.
  3. Testez et ajustez : Commencez par l’expérimenter sur une courte période, mesurez les impacts, et adaptez le tout en fonction du cadre en vigueur.

Les balados de l’ACQ sont des ressources précieuses pour comprendre ces mécanismes et les appliquer correctement sur vos chantiers. N’hésitez pas à communiquer avec un conseiller en relations du travail avant de mettre en place un nouvel horaire.

[1] Les abandons dans l’industrie de la construction au Québec 2021