Photo : Association canadienne du ciment
Dans le cadre du projet d’agrandissement du CHU Sainte-Justine, on a réalisé une structure complète en béton (dalles, colonnes, cages d’escaliers et d’ascenseurs et murs de contreventement) et posé des colonnes de béton apparentes dans les espaces publics. Sur la partie visible du stationnement souterrain, le regard du visiteur est attiré par des panneaux de béton préfabriqués avec motifs.
Un matériau comme le béton est-il suffisamment utilisé dans les projets de construction institutionnelle, commerciale et industrielle ? Quel est le degré de satisfaction quant à l’utilisation de ce matériau sur les chantiers du Québec ? Et que fait-on pour le promouvoir auprès des donneurs d’ouvrage, des architectes, des ingénieurs et des entrepreneurs généraux ? Nous avons rencontré un porte-parole de l’Association Béton Québec.
Béton prêt à l’emploi (BPE)
On peut lire dans le site de l’Association Béton Québec que, lors du tremblement de terre de 2011 au Japon, la population des zones côtières a pu échapper aux vagues destructrices du tsunami qui a suivi en se réfugiant au sommet des immeubles construits en béton. M. Luc Bédard, directeur général, nous parle de ce matériau contre les séismes : « On peut construire des bâtiments de grande hauteur en béton armé dans des zones propices aux secousses sismiques. Les ossatures en béton armé et les armatures forment une grille très résistante. »
Mais le béton possède bien d’autres qualités, dont ses performances acoustiques et thermiques. M. Bédard s’empresse de souligner que la conception d’un bâtiment constitue un facteur essentiel pour garantir une bonne acoustique. « Le béton va affaiblir la propagation des bruits solidiens et aériens. Quant à ses propriétés isolantes, comme il s’agit d’un matériau lourd et qui présente une très forte inertie, le béton vient donc renforcer l’étanchéité à l’air des bâtiments. »
Dès que l’on pense au béton pour un projet de construction, un élément joue certainement en sa faveur : son bon comportement au feu. « Ce matériau ne conduit que très peu de chaleur et il n’émet pas de fumée. La température externe peut atteindre 550°C, mais à 4 cm de profondeur, elle ne sera que de 20°C. »
Ajoutons à tous les critères favorisant l’utilisation du béton que c’est un matériau économique : « Pour les logements collectifs, il s’agit de gains de surface habitable tandis que pour les immeubles de bureaux, le béton permet une optimisation des consommations d’énergie ainsi que des coûts d’exploitation et d’investissement. »
« On peut construire des bâtiments de grande hauteur en béton armé dans des zones propices aux secousses sismiques. »
Luc Bédard, DG, Association Béton Québec.
Luc Bédard
Directeur général de l’Association Béton Québec
Utilisation et promotion du béton
M. Bédard admet cependant que même si beaucoup de choses ont été faites dans le passé dans le but d’améliorer la qualité du béton produit au Québec - pensons à l’introduction de la certification des bétons au Code de construction du Québec en décembre 2016 - il faudrait plus de surveillance lors des travaux de bétonnage dans les secteurs IC/I parce que cela a un impact majeur sur la qualité des travaux. « La pose des aciers d’armature, les coffrages et la mise en place du béton ne sont pas suffisamment contrôlés sur les chantiers. On se retrouve avec des déficiences et des finis de moindre qualité. On devrait aussi surveiller davantage la cure du béton, ce procédé étant un facteur clé dans la durabilité et la fissuration des bétons », insiste M. Bédard.
Quant à la promotion de ce matériau polyvalent et économiquement performant, l’Association Béton Québec a réédité sa fiche de prébétonnage : « Ce document interactif constitue une liste de contrôle de l’ensemble des activités de bétonnage. On y aborde les conditions générales d’approvisionnement de BPE (béton prêt à l’emploi) et on redirige les entrepreneurs vers le bulletin Technobéton pour des réponses à leurs questions. »
