L'économie québécoise va bien !

Jean-Philippe Cliche
Jean-Philippe Cliche
Chroniqueur Actualités

Nul doute, l’état de l’économie québécoise étonne depuis quelque temps. Avec un taux de croissance du produit intérieur brut de 3,1 % et un taux de chômage de 6 %, l’année 2017 fût enviable pour les Québécois et a d’ailleurs fait l’envie de plusieurs provinces canadiennes.

Tout indique que l’année 2018 sera elle aussi une grande cuvée pour l’économie québécoise, alors que les mises en chantiers résidentiels devraient atteindre leur plus haut niveau depuis 2010, et que le taux de chômage atteindra un creux historique dans la province. Le tableau ci-dessous témoigne de cet état de fait.

Données économiques du Québec

ANNÉEPIB
(taux de croissance)
EMPLOI
(taux de croissance)
TAUX DE CHÔMAGE

MISES EN CHANTIERINFLATION
(taux de croissance)
2016 1,4 0,9 7,0 38,6 0,7
2017 3,1 2,2 6,0 46,1 1,1
2018 2,2 1,1 5,5 49,5 2,1
2019 1,6 0,7 5,3 42,3 2,0

Source : Statistique Canada et BMO Capital Market

Comme plusieurs d’entre vous l’ont certainement constaté sur les chantiers, l’industrie de la construction participe activement à cette croissance. À ce propos, les données préliminaires sur les heures travaillées en construction régies par la loi R-20 ne mentent pas. Selon les données compilées par la Commission de la construction du Québec, il s’est travaillé 10 % plus d’heures en 2018 qu’en 2017 lors des 6 premiers mois de l’année. Si nous extrapolons ces statistiques, nous constatons que l’année 2018 deviendra fort probablement la deuxième année la plus prolifique en termes d’heures travaillées en construction R-20 au Québec, suivant de près l’année 2012 où 165,5 millions d’heures avaient été effectuées.

Bien que nous ne pouvons que nous réjouir de ces données et de la vigueur de notre économie, cette croissance amène de nouveaux enjeux auxquels les Québécois n’avaient jamais eu à faire face par le défi auquel le Québec devra faire face passé. En effet, le départ à la retraite des baby-boomers combiné à la forte création d’emplois de 2017 et de 2018 font en sorte que la main-d’oeuvre qualifiée et compétente se fait de plus en plus rare dans la province. Ceci sera fort probablement le plus gros défi auquel le Québec devra faire face lors de la prochaine décennie, et sans aucun doute le plus gros défi que l’industrie de la construction québécoise et canadienne aura à relever.

Seule ombre au tableau, notre province peine à attirer de l’investissement privé non résidentiel. Cette statistique est plutôt préoccupante considérant que les mesures de la productivité sur lesquelles les économistes
se basent ne placent pas le Québec dans une position enviable par rapport aux autres provinces canadiennes et aux autres pays occidentaux. Nous devrons manifestement donner un coup de barre à ce chapitre si nous voulons continuer de prospérer à long terme, puisque le gouvernement ne pourra pas assurer la vigueur et la croissance de l’économie à lui seul. Ceci étant dit, les récents accords commerciaux avec l’Asie-Pacifique et avec les États-Unis et le Mexique devraient, espérons-le, faire en sorte de stimuler l’investissement privé au cours des prochaines années.

À contrario, tout porte à croire que les investissements publics seront au rendezvous lors des 10 prochaines années. Ceci semble en effet être une priorité autant pour le nouveau gouvernement au pouvoir que pour l’ensemble des partis politiques à l’Assemblée nationale. Les écoles primaires et secondaires devraient être priorisées, ce qui augmentera le nombre de contrats dans le secteur institutionnel et qui fera travailler bon nombre d’entrepreneurs et de salariés en construction au Québec pour les années à venir.

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