Prévisions sur les chantiers résidentiels au Québec

Prévisions sur les chantiers résidentiels au Québec
Jean-Philippe Cliche
Jean-Philippe Cliche
Chroniqueur Actualités

Nul doute, la province de Québec fait bande à part au Canada depuis quelque temps lorsque nous comparons la vigueur des économies provinciales. D’ailleurs, à 2,3 % en 2018, le taux de croissance du PIB du Québec devrait se classer au tout premier rang des provinces canadiennes, ex æquo avec l’Ontario, un résultat que nous n’avions pas vu depuis longtemps.

Le Québec a aussi fait belle figure avec son taux de croissance de l’emploi en 2017 (3e au Canada), la faiblesse de son taux de chômage en 2018 (2e au Canada) et la croissance des mises en chantiers en 2018 (3e au Canada, alors que presque toutes les provinces ont subi une décroissance durant l’année). Autre donnée statistique clé : les ventes résidentielles de la province ne cessent de fracasser des records trimestre après trimestre, et l’année 2019 est très bien partie de ce côté, spécialement dans la région du Grand Montréal.

Autre bonne nouvelle pour la province, l’enquête de Statistique Canada sur les intentions d’investissement, publiée le 28 février dernier, indique que le Québec se classera au deuxième rang des provinces quant à la croissance de ses investissements en construction, après la Colombie-Britannique.

Ces nouvelles encourageantes ont évidemment une incidence sur les mises en chantiers de la Belle Province. En fait, bien peu de prévisionnistes s’attendaient à une telle performance économique du Québec en 2017 et en 2018, et ceci s’est ressenti directement sur le niveau d’investissement dans le secteur résidentiel. Le tableau suivant illustre les résultats des deux dernières années, en plus de détailler les prévisions sur les mises en chantiers en 2019 et en 2020 réalisées par des grandes banques canadiennes, ainsi que par le gouvernement du Québec.

Tel que l’on peut le constater dans le tableau ci-dessous, l’ensemble des intervenants cités ici prévoient que les mises en chantiers diminueront en 2019 par rapport à 2018. En fait, ces institutions prévoient toutes que la croissance économique québécoise ne sera pas aussi forte cette année que l’an passé, ce qui fera en sorte de ralentir la création d’emploi, et donc la formation de nouveaux ménages. Tout de même, une moyenne prévue de mises en chantiers qui se situe à 43 800 cette année est de bon augure, puisque ce niveau de construction serait supérieur à la moyenne des mises en chantiers enregistrée depuis 2013.

Prévisions sur les mises en chantiers résidentiels au Québec (en milliers)
  2017 2018 2019 2020
TD1 - - 46,1 43,2
Desjardins2 - - 44,5  40,0
RBC3 - - 40,3 38,0
BN4 - - 42,5 40,0
BMO5 - - 46,5 43,0
Gouvernement du Québec6 - - 42,8 43,7
Moyenne 46,5 46,8 43,8 40,8

(1) Perspectives économiques provinciales, Services économiques TD, 14 mars 2019.
(2) Desjardins, Études économiques, Prévisions économiques et financières, 25 mars 2019.
(3) RBC, Services économiques RBC Recherche, Perspectives provinciales, Québec, décembre 2018.
(4) Banque Nationale, Marchés financiers, Le mensuel économique, mars 2019.
(5) BMO Capital markets, Provincial Economic Outlook, 22 mars 2019.
(6) Budget provincial 2019-2020, déposé le 21 mars 2019.

La moyenne des prévisions des six institutions mentionnées plus haut indique aussi une diminution des mises en chantiers en 2020. Si l’on se fie à leurs estimés, nous devrions ainsi nous attendre à ce que les mises en chantiers reviennent aux alentours de 40 000, un niveau qui reflète davantage le nombre de nouveaux ménages au Québec, donc plus soutenable à long terme.

En bref, la construction neuve devrait bien performer cette année, bien qu’elle soit légèrement en-deçà de l’an passé. Afin de se situer, sachez que les autres provinces canadiennes devraient pratiquement toutes encaisser des diminutions des mises en chantiers cette année et l’an prochain, ce qui semble normal compte tenu de l’ampleur des niveaux de construction des
dernières années.

LE SAVIEZ-VOUS ?
Le gouvernement provincial a prévu une somme de 320 millions de dollars pour décontaminer des sols, notamment à Montréal, Québec, Gatineau, Lévis, Longueuil, Sherbrooke Trois-Rivières, Saguenay et Laval. Ces terrains seront majoritairement utilisés afin de construire des bâtiments résidentiels, commerciaux et industriels.

 

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