Miser sur la construction pour assurer la relance de l'économie québécoise

Miser sur la construction pour assurer la relance de l'économie québécoise
Jean-Francois Arbour
Jean-Francois Arbour
Chroniqueur actualités

Si la reprise économique du Québec s’est effectuée progressivement au cours des derniers mois, il en est tout autrement pour l’industrie de la construction. Après un retour progressif sur les chantiers, beaucoup d’entreprises de construction ont vécu un été très chaud.

À un tel point que, selon un sondage effectué par la CCQ, près de 95 % des entrepreneurs disaient avoir repris un niveau normal d’activité en juin dernier. On peut facilement déduire que le niveau d’activité de notre industrie cet été fut comparable à celui de l’été 2019 qui fut une année record en termes d’heures travaillées.

Même si l’économie du Québec est toujours loin d’être ce qu’elle était avant la pandémie, disons que notre industrie a donné un bon coup de pouce afin qu’elle puisse retrouver un niveau respectable. L’économie de la construction, c’est plus 500 000 emplois directs et indirects, c’est aussi le 4e secteur en importance dans l’économie du Québec et elle représente plus de 50 milliards de dollars de son PIB. Pour citer un vieux dicton « quand la construction va, tout va ». En d’autres mots, l’apport de l’industrie de la construction pour l’économie du Québec a été non négligeable au cours de l’été et continuera de l’être dans les prochains mois, voire les prochaines années, puisque le premier ministre du Québec, François Legault, a décidé de miser sur les investissements publics en construction pour relancer l’économie du Québec.

Nous sommes prêts à relever ce défi, mais plusieurs embûches se pointent à l’horizon, à commencer par l’économie elle-même. Plusieurs projets privés qui devaient débuter dans les prochains mois ont été reportés ou même tout simplement abandonnés devant l’incertitude qui plane devant nous. Certes, il y a des avancés au niveau médical afin de trouver un remède et un vaccin à ce virus mais, au lendemain de cette pandémie, notre monde aura considérablement changé. Les centres commerciaux n’ont plus la cote auprès du public, l’exode vers les banlieues se poursuit et dans le contexte où l’on continuera de favoriser le télétravail, les tours de bureaux seront quelque peu délaissées.

Aussi, de nombreux problèmes d’approvisionnement en matériaux sont apparus au cours des derniers mois. Les manufacturiers qui produisent nos matériaux font eux aussi face à des changements dans l’organisation de leur travail et bon nombre d’entre eux peinent à revenir à des niveaux de productivité équivalente à la période prépandémie.

Sans compter que la principale préoccupation de nos membres demeure l’accès à des liquidités suffisantes. La meilleure solution demeurera la réduction des délais de paiement des donneurs d’ouvrage publics. En mai dernier, il fallait en moyenne 80 jours au gouvernement ainsi qu’aux organismes municipaux pour payer les entrepreneurs, alors que le contexte veut que nos membres aient besoin de ces liquidités au cours des prochains mois pour soumissionner sur les nouveaux projets gouvernementaux et pour stimuler la construction dans le privé. Le gouvernement a incontestablement sa part de responsabilité afin de réduire ces délais et d’établir un calendrier de paiement obligatoire pour TOUS les donneurs d’ouvrage publics, en y assujettissant les municipalités.

Si le rôle de nos membres, au cours des prochains mois, est de bâtir le Québec de demain, celui du gouvernement est de redonner une perspective intéressante aux entrepreneurs afin qu’ils soumissionnent sur les projets publics et de rassurer les investisseurs privés.

En terminant, je ne peux passer sous silence la négociation des conventions collectives. Ayant débuté nos consultations auprès des membres au printemps 2019, nous sommes fiers de pouvoir dire que nous étions prêts à commencer les pourparlers dès le printemps dernier. En toute transparence, notre objectif a toujours été d’ouvrir le dialogue le plus rapidement possible afin d’éviter un scénario identique aux deux dernières négociations. Nous croyons qu’il est dans l’intérêt de tous de projeter une image plus positive de notre industrie afin d’attirer ceux qui, demain, nous aiderons à construire notre quotidien et notre futur.

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