Une apprentie carreleuse passionnée

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Carolane Émond-Lavertue, apprentie carreleuse, Décor Pink

Carolane Émond-Lavertue est âgée de 23 ans. À l’emploi de Décor Pink, une entreprise de revêtements de plancher à Gatineau, elle pratique un métier qu’elle ne remplacerait pour rien au monde.

Elle attribue sa destinée de carreleuse professionnelle à son père, un plâtrier de grande expérience qui lui a procuré la piqûre des métiers de la construction. « Je l’accompagnais alors que j’étais adolescente sur les chantiers de rénovation domiciliaire qu’il menait. C’est lui qui m’a également communiqué la passion du travail bien exécuté. »

« J’aimais le voir travailler. Ça m’a permis de comprendre que j’adore m’investir dans une activité manuelle, un travail où on passe ses journées à bouger. Je découvrais un métier qui exige de la discipline, de l’énergie et une bonne dextérité. Du coup, je prenais conscience que d’en maîtriser tous les atouts donnait de beaux résultats. »

« C’est probablement pour cette raison que j’ai été plâtrière avant de vouloir devenir carreleuse. Je suis perfectionniste, et les techniques de précision qui encadrent la découpe et la pose de carreaux, des tâches qui demandent davantage de doigté, me représentent encore mieux. Elles ajoutent à la minutie et l’accomplissement, indissociables pour moi. »

« C’est avec l’ouverture des bassins de main-d’oeuvre dans la construction que j’ai accédé au métier. Une fois embauchée, c’est grâce à un contremaître qui, par pur hasard, m’a demandé d’aller aider des carreleurs que je me suis réalisée. Au début, mon travail consistait à transporter des paquets de tuiles et à ramasser les rebuts de carrelage. »

S'accomplir

« Mais ce rôle m’a également permis d’observer comment on installe les carreaux de céramique », précise Carolane.

« Les compagnons du métier ont vite perçu mon ambition. Ils m’ont graduellement montré à appliquer les coulis, à apposer soigneusement les tuiles et à maîtriser peu à peu l’ensemble des techniques de coupe et d’installation. Les bons résultats aidant, ils m’ont fait de plus en plus confiance, jusqu’à me confier de plus grands défis. Puis un jour, ils m’ont dit "ça y est tu peux le faire seule, presque sans supervision, car tu réussis". »

« Tout le monde avait alors compris que j’étais dans mon élément. »

 « Mais avant de me décider à profiter de l’ouverture des bassins, j’éprouvais des craintes à me lancer dans un métier de la construction. D’abord, parce qu’on voyait rarement des femmes sur les chantiers. Aussi, parce qu’il arrivait souvent d’entendre dire que ce n’était pas des emplois pour des filles, que la construction c’était trop dur physiquement. »

« On nous signalait que notre place était ailleurs », fait-elle tristement valoir.

Bâtir l'avenir

« J’ai vécu cette impression à mes premiers jours sur des sites de construction. J’ai été accablée de quolibets. Mais j’ai tout de même foncé et heureusement, car j’ai vu des mentalités évoluer. Tout s’est placé au contact d’équipes épanouies et instruites sur le sujet. À mon grand bonheur, ces gens représentent la majorité des professionnels de la construction. »

Le principal défi de Carolane consiste actuellement à terminer ses études secondaires, en cours du soir. « Ce diplôme tant attendu me permettra ensuite de suivre l’apprentissage offert par les centres de formation et de perfectionnement professionnels de l’industrie de la construction. Le parcours m’aidera à devenir compagnon et à gravir les échelons. »

« Avec l’expérience que j’ai aujourd’hui, j’invite les femmes qui hésitent encore à se lancer dans les métiers de la construction à foncer et à voir grand, car on y trouve des métiers captivants et un milieu professionnel stimulant », conclut Carolane Émond-Lavertue.

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