Productivité, délais de paiement et crise du logement : les priorités de l'ACQ

Productivité, délais de paiement et crise du logement : les priorités de l'ACQ
Jean-Francois Arbour
Jean-Francois Arbour
Chroniqueur actualités

À l’aube de la nouvelle année, le moins que l’on puisse dire est que notre industrie est au cœur de plusieurs enjeux de la société québécoise. Simplement lors de la dernière campagne électorale, on a parlé de maisons des aînés, du 3e lien, du transport collectif, de la crise du logement, de nos écoles vétustes ou de la construction de nouveaux barrages électriques, tous ces thèmes qui ont été abordés de front concernent notre industrie de près ou de loin.

L’Association de la construction du Québec (ACQ) a également joué un certain rôle pendant la campagne alors qu’elle a invité les différents partis à se prononcer sur les enjeux qui nous préoccupent comme l’accès aux marchés publics, le coût des matériaux et la chaîne d’approvisionnement, la pénurie de main-d’œuvre, l’offre de logement, la qualité dans la construction et la construction durable.

En 2022, nous avons atteint un nouveau sommet d’heures travaillées. C’est la 3e fois en 4 ans que nous battons le record des heures travaillées dans l’industrie de la construction. Pour reprendre une expression bien connue, si la tendance se maintient, nous poursuivrons sur cette cadence au cours des prochaines années. Les projets d’infrastructures publiques à livrer sont encore nombreux, alors que les projets d’infrastructures de transport, notamment les infrastructures de transports collectifs, seront au rendez-vous. Sans compter que le Québec vit actuellement une crise du logement qui affecte l’abordabilité des unités résidentielles et qui laisse le gouvernement sans d’autres choix que de répondre à la demande par l’offre. Le Québec doit disposer d’un parc immobilier suffisant pour répondre aux besoins des ménages et l’ACQ compte bien être au cœur des discussions pour proposer des solutions réalistes, pragmatiques et démocratiques à ce problème de société, notamment en regard des obstacles administratifs qui limitent le développement immobilier.

Sans aucun doute, les entrepreneurs en construction joueront un rôle prépondérant dans la construction du Québec de demain. Cependant, tous les acteurs devront être mobilisés pour dénouer les nœuds qui nous empêchent de répondre convenablement aux attentes formulées envers notre industrie.

Dans le même ordre d’idées, nous devrons attaquer de front l’enjeu de la productivité. Notre industrie se classe parmi les moins productives et nous devrons y remédier, notamment, en poursuivant nos efforts pour attirer de la nouvelle main-d’œuvre dans le secteur de la construction. Des initiatives concertées de la Commission de la construction du Québec (CCQ) et du Conseil du patronat du Québec (CPQ), jumelées aux initiatives de l’ACQ, notamment avec les Boot Camp et aux programmes gouvernementaux, ont pour but d’attirer les jeunes et les personnes en réorientation de carrière dans les prochaines années vers des métiers de la construction. On doute que ce soit toutefois suffisant pour remplacer les départs à la retraite et combler les pertes vers d’autres industries. C’est pourquoi nous poursuivrons nos représentations afin d’inciter les différents paliers de gouvernement à déployer un programme de travailleurs étrangers temporaires, spécifique au secteur de la construction.

De surcroît, si nous souhaitons pouvoir compter sur tous les employés dont nous aurons besoin au cours des prochaines années, nous devrons aussi voir au bien-être de nos travailleurs et réduire le nombre d’accidents et de blessures. La santé et la sécurité du travail devront être au cœur des priorités de toutes les entreprises afin de garder nos effectifs compétents et qualifiés sur nos chantiers. Pour augmenter notre productivité, nous devrons aussi user d’ingéniosité et valoriser l’utilisation des nouvelles technologies dans notre industrie. Le gouvernement devra lui aussi faire sa part pour démocratiser l’accès à ces technologies et permettre aux entreprises innovantes de rayonner.

Par ailleurs, lors du dernier budget du Québec en mars 2022, le gouvernement s’est engagé à enrayer les délais de paiement dans l’industrie de la construction. Les entrepreneurs attendent ce projet de règlement depuis plus d’une décennie et même s’il reste beaucoup de travail à faire pour convaincre les fonctionnaires et les municipalités à adhérer à un tel projet, nous entendons bien nous assurer qu’il respectera cet engagement d’ici le dépôt de son prochain budget.


Finalement, j’aimerais souligner l’arrivée de notre nouvelle directrice générale, Francine Sabourin, qui est en fonction depuis le 6 septembre dernier. Elle a notamment dirigé l’Ordre des administrateurs agréés du Québec (ADMA) au cours des 6 dernières années et a œuvré au sein de l’équipe de direction de l’Ordre des CRHA. Nous avons été conquis par ses qualités humaines et son expérience de gestionnaire. Nous sommes convaincus que Francine a tout ce qu’il faut pour bien diriger l’ACQ, répondre aux attentes des membres et défendre les intérêts de tous les entrepreneurs en construction du Québec.

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