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« Bâtir, c’est la plus belle chose au monde. » Manon Gosselin, présidente, Héneault et Gosselin

Association de la construction du Québec
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La spécialité des travaux de reprise en sous-œuvre n’est pas enseignée dans les écoles de métiers de la construction. Manon Gosselin s’est donc construit un programme de formation spécifique.

« Des ingénieurs, des chargés de projets et des contremaîtres m’ont tout appris des vérins hydrauliques, de la géotechnique, de la technique de soulèvement d’une propriété et d’un transport sur route. »  Trois années d’apprentissage ont été nécessaires avant de pouvoir diagnostiquer, établir un plan de réhabilitation, planifier un chantier et le réaliser.

Sur les traces de son père

Enfant, elle suivait, accompagnée de sa mère, son père sur les chantiers. Ce dernier avait comme tâche de soulever des maisons pour refaire les fondations. « Je répétais à mes amis que mon père était l’homme le plus fort au monde parce qu’il pouvait lever une maison d’une seule main. J’étais loin de me douter à cette époque que je serais un jour moi aussi une superhéros », évoque Manon Gosselin.

Même si une carrière en droit l’attirait, elle a préféré des études en administration : « Je voulais devenir chef d’entreprise et travailler dans le secteur de la construction. Je n’avais aucun doute là-dessus. »

Son premier contrat

Elle s’est sentie bien petite dans ses grosses bottes de construction lorsqu’elle s’est retrouvée devant une énorme résidence de Westmount pour son premier mandat en sous-œuvre. « Nous étions face à un véritable défi et j’ai alors demandé à tous les intervenants qui allait prendre les décisions ? Ils m’ont tous répondu :  » Toi, Manon « . En somme, j’avais posé cette question parce que je voulais une personne responsable pour signer mon parachèvement ou mes avis de changements… Tous avaient cependant bien compris que j’étais la boss du chantier. »

Les femmes dans la construction

Elle adore travailler avec les gars. « Nous avons une bonne complicité et nous nous entendons bien. Plusieurs admirent ma grande volonté de réussir et tous se réjouissent de mes succès. » Si on aborde le sujet de la présence des femmes dans l’industrie et de la force physique, elle argumente ainsi : « Si un outil ou un matériau est trop lourd pour être soulevé par une femme, c’est le cas également pour certains hommes. Les femmes mettent en pratique des techniques de manutention qui permettent de réduire le nombre de blessures. »

Selon elle, pour attirer davantage de femmes dans la construction, il faut que ça commence à l’école. « Je pense que si on organisait des rencontres avec les jeunes filles du secondaire pour leur montrer les différents métiers et occupations menant à l’obtention d’un diplôme d’études professionnelles, on pourrait faire la différence parce qu’il y a des métiers payants. »

Quand ton père a bâti des maisons toute sa vie, des quartiers au complet et même une usine de maisons préfabriquées, comment peut-on se retrouver dans un autre domaine ? Depuis 20 ans qu’elle est chez Héneaut et Gosselin, si on demande à Manon Gosselin pourquoi elle a choisi ce métier, la réponse ne se fait pas attendre : « Bâtir, c’est la plus belle chose au monde. »

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« Tous avaient cependant bien compris que j’étais la boss du chantier. »