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Charpentière-menuisière : un métier pour les touche-à-tout !

Association de la construction du Québec
Actualités de la construction

Audrey Cabana-Demers, charpentière-menuisière, Construction Gératek
Du plus loin qu’elle se souvienne, Audrey Cabana-Demers a toujours aimé travailler le bois. « Quand j’étais jeune, je construisais toutes sortes de choses, comme des cabanes dans les arbres. » Aujourd’hui, la charpentière-menuisière participe à différents chantiers d’envergure pilotés par Construction Gératek, un entrepreneur général situé en Estrie.

Âgée de 34 ans, Audrey Cabana-Demers gravite dans le domaine de la construction depuis une dizaine d’années, d’abord en ébénisterie, en rénovation puis dans une entreprise d’excavation. Mais ce qui l’a toujours fascinée, c’est le fait de monter de toutes pièces un bâtiment. « J’aimais travailler le bois, mais moins le fait d’être dans une usine, explique-t-elle. Je voulais vivre l’expérience de chantier et être dehors. »

Audrey profite donc de l’ouverture des bassins dans sa région pour apprendre le métier de charpentière-menuisière par compagnonnage. Travaillant d’abord au niveau résidentiel, la jeune femme est vite attirée par les immeubles de plus grande envergure. « Quand je revenais le soir, je croisais les chantiers de Gératek. C’était de gros projets, sur plusieurs étages. Chaque fois, je me disais que ça devait être trippant de travailler là-dedans, qu’il devait y en avoir des choses à faire ! »

Audrey envoie donc son CV et décroche l’emploi dans cette entreprise spécialisée dans les chantiers institutionnels, commerciaux et industriels. Côté défi, elle est servie depuis son entrée en poste il y a un peu plus d’un an. Cet hiver, la charpentière-menuisière s’est levée à 4 h 20 tous les matins pour participer à la construction de la première école de trois étages en structures de bois au Canada, à Longueuil. Un projet stimulant !

Au moment de l’entrevue, Audrey était à pied d’œuvre sur le chantier du vélodrome de Bromont. « C’est hors du commun, parce que la forme de cet immeuble n’est pas standard. Par exemple, quand on coule du béton, il faut préparer du coffrage en courbes. C’est intéressant et ça met un peu de piquant ! » Un emploi taillé sur mesure pour cette touche-à-tout. « Quand je me sens trop confortable, j’aime pousser la note et relever de nouveaux défis. »

Une place à prendre

Si elle n’a jamais eu de problèmes à s’intégrer sur un chantier, Audrey remarque que l’attitude des ouvriers envers les femmes a beaucoup évolué depuis une dizaine d’années. « Oui, des fois, les gars sont un peu sceptiques quand ils voient une fille arriver. Mais si tu montres que tu es capable d’être autonome, que tu sais de quoi tu parles, ils réalisent que c’est la même affaire, peu importe que tu sois un homme ou une femme ! »

Elle conseille d’ailleurs à celles qui s’intéressent à ce secteur de s’abonner à la page Facebook « Femmes de la construction », qui compte près de 5000 membres présentant différents profils. « Quand les filles se posent des questions sur ce domaine, je les invite à se joindre à ce groupe. On est plusieurs qui peuvent répondre, donner des conseils ou des avis. »

Et surtout, il ne faut pas hésiter à se lancer, ajoute Audrey. « Si ça t’appelle, il faut que tu l’essaies pour savoir si ça te convient. En plus, il y a tellement de possibilités. Par exemple, si tu n’aimes pas travailler sur de gros chantiers comme charpentière-menuisière, tu peux te diriger vers la finition intérieure ou extérieure. » Bref, les femmes ont tout ce qu’il faut pour prendre leur place sur les chantiers, pense-t-elle. Il suffit d’oser !