Le Québec d’aujourd’hui est une société multiculturelle. En moyenne, 50 000 immigrants par année s’installent dans la province. Ceux-ci sont de véritables atouts pour plusieurs entreprises dans l’industrie de la construction. Il est toutefois important d’offrir une formation adéquate à ces travailleurs et de les accueillir de façon appropriée.
L’importance de la main-d’œuvre immigrante
La contribution de la main-d’œuvre immigrante est cruciale. Face aux enjeux de pénurie et aux investissements massifs du gouvernement dans l’industrie de la construction, elle offre un bassin supplémentaire d’employés qualifiés et de qualité. Embaucher un travailleur issu de l’immigration, c’est augmenter son niveau de performance, améliorer l’innovation et la créativité de son entreprise.
Avantages
Les études démontrent que les équipes multiculturelles émettent davantage d’idées, analysent les problèmes sous différents angles et proposent des solutions novatrices concrètes. Elles permettent de diversifier les stratégies d’entreprise et son développement.
La main-d’œuvre immigrante est mobile et s’adapte facilement aux changements. Avec 55 % des postes vacants en région1, elle pourrait ainsi répondre au défi de la régionalisation que connaît présentement l’industrie de la construction au Québec.
Le gestionnaire
Pour assurer la collaboration au sein d’une équipe multiculturelle, il faut d’abord former les gestionnaires. Afin d’augmenter la participation et l’approbation des employés, un gestionnaire devrait :
- Contrôler ses émotions et son jugement
- Reconnaître les particularités de son équipe
- Favoriser l’inclusion.
La gestion de la diversité n’est pas simple. Il faut développer des stratégies et mettre en place des pratiques d’entreprise. Les politiques doivent être claires et un programme d’intégration doit être mis en place. Par exemple, une entreprise de Lanaudière a décidé de parrainer un immigrant à titre de technicien-dessinateur avec comme condition qu’il réussisse son cours d’ingénieur junior.
Formation
Dans un contexte de formation multiculturelle, le formateur ne doit pas être influencé par ses propres repères culturels. Il doit mesurer ses interventions et savoir reconnaître les différences de tout un chacun. Par exemple, en cas de retard sur un chantier « Il pourrait être acceptable de contacter un client pour lui expliquer la situation et planifier une nouvelle date de livraison alors que dans d’autres cultures, cette action serait inadmissible. »2
« Dans mon pays, ça ne se fait pas comme ça »3. Dans certains pays, les projets de construction sont gérés avec une approche et une structure plus ou moins lourde. Pour avoir du succès comme formateur, il faut être capable de comprendre chacune des réalités et s’y adapter.
Obstacles
Il peut être difficile d’intégrer des travailleurs issus de l’immigration sur les chantiers de construction. Les cartes de compétence, la reconnaissance des diplômes et certains comportements sur les chantiers sont particulièrement un frein à l’intégration. Les comportements, influencés par des préjugés, des stéréotypes et la discrimination, doivent changer.
- Préjugés : Idée préconçue, non basée sur des faits sur un groupe de personnes
- Stéréotypes : Idée caricaturale figée concernant un groupe de personnes
- Discrimination : Exclure systématiquement des membres d’un groupe de personnes.
Afin d’éviter les mauvais comportements, il faut sensibiliser son équipe aux différences culturelles, être vigilant, apporter des mesures de correction et assurer un suivi. De cette façon, tout le monde pourra bénéficier d’un climat de travail approprié.
En ce qui concerne les obstacles administratifs, l’ACQ cherche, en collaboration avec le gouvernement, des moyens d’assouplir les règles liées à l’intégration des personnes immigrantes dans l’industrie de la construction.
- La pénurie de main-d’oeuvre constats et pistes de solutions, Association de la construction du Québec, en ligne, septembre 2020.
- L’intégration des nouveaux arrivants au marché du travail, Projet Management, Institute, Montréal, en ligne, septembre 2020.
- Idem.