Photos : Maxime Brouillet
Située au cœur du quartier Villeray, le projet de la Maison de Gaspé consiste en la rénovation majeure d’un bâtiment de 1930 ayant perdu ses caractéristiques d’origine. L’ancien duplex comprenant un garage et des dépendances a été transformé en maison unifamiliale accueillant une famille de quatre personnes souhaitant une ambiance familiale, lumineuse et chaleureuse.
Ayant subi plusieurs altérations au fil du temps, la façade avant avait perdu tout son charme. Les concepteurs ont plutôt choisi de travailler une façade contemporaine, s’intégrant dans le cadre bâti existant de la rue. Pour se faire, plusieurs mesures ont été mises en place afin de concilier l’ancien avec le nouveau. En premier lieu, la brique d’argile peinte de couleur foncée s’harmonise avec celle que l’on trouve sur la rue. Un remodelage des ouvertures a aussi permis de remettre en place la verticalité des fenêtres, tandis qu’un travail en relief sur la brique en couronnement rappelle, d’une manière actuelle, les ornementations traditionnelles en maçonnerie typiques au secteur.
À l’intérieur, un volume compact contenant les usages de service (garde-robe, salle d’eau, rangements) a été positionné près de l’entrée afin d’offrir une intimité entre les lieux de vie et le vestibule. Une fois le volume contourné, l’arrivée à la cuisine offre un point de vue dégagé sur l’ensemble des espaces communs et sur la cour. L’ensemble des éléments hauts de la cuisine a été rapatrié dans le bloc de service, ce qui permet d’organiser les espaces de travail autour de deux îlots orientés vers le séjour. Recouverts d’une mince feuille d’acier inoxydable, ceux-ci participent à augmenter la luminosité de l’espace. Des perforations rectangulaires permettent l’ouverture des rangements et ponctuent l’ensemble tout en brisant la monotonie. Au plafond, les rails d’éclairage encastrés s’inscrivent dans le prolongement des rails de portes coulissantes et délimitent la zone cuisine tout en circonscrivant le bloc service qui semble subtilement s’y glisser.
Double hauteur pour le séjour
Le séjour, aligné sur la cuisine, bénéficie d’un espace double hauteur qui amène la luminosité présente à l’étage jusqu’au rez-de-chaussée. Cet espace est cadré entre deux éléments d’ébénisterie en lattes de frêne, filtrant la lumière et jouant sur la perception des limites spatiales que nous avons du salon. D’un côté, une élégante bibliothèque s’étire dans l’espace double hauteur et agit comme écran dissimulant la montée d’escalier. Les minces tablettes d’acier blanches, délicates et finement intégrés aux lattes de bois, contrastent avec le fond orangé de l’escalier. De l’autre côté du salon, une passerelle et son garde-corps reprenant le même vocabulaire que la bibliothèque laisse entrevoir l’espace bureau situé à l’étage.
En haut de l’escalier, un passage ouvert sur l’espace double hauteur régit les accès aux chambres et à la salle de bain. Cette circulation, rythmée par la multitude de portes coulissantes, offre au passant un jeu de plans en mouvement évoluant au courant de la journée. La salle de bain principale, profitant d’un puits de lumière de même largeur que la pièce, est inondée de lumière naturelle, reflétée par les murs en céramiques blanches, le bain autoportant et le grand miroir au-dessus du meuble-lavabo. Le plancher en mosaïque hexagonale noire ainsi que les surfaces horizontales en frêne massif agissent comme éléments contrastant avec la blancheur omniprésente de la salle de bain.
Une palette chaude composée de bois pâle et de forts contrastes confère à la maison une ambiance conviviale et familiale. Des détails de finition raffinés, tels que les portes pleines hauteurs à cadre dissimulés et les plinthes encastrées contribuent à l’aspect épuré des espaces en supprimant les détails superflus.
Aménagement d’une terrasse
À l’arrière, la volumétrie originale de la maison a été conservée tout en y soustrayant un volume à l’étage afin d’y aménager une terrasse. Ce geste permet d’alléger la densité construite sur la cour, en lui offrant plus de lumière naturelle et de meilleurs dégagements visuels, et rappelle la forme des hangars omniprésents dans le voisinage. Un parement d’acier galvanisé ondulé a été appliqué à l’étage afin d’éclaircir la zone extérieure enclavée tout en reprenant la matérialité de la ruelle montréalaise. Le garage est quant à lui contenu dans un bloc en bois clair se poursuivant à l’intérieur de la maison, amplifiant la continuité intérieur/extérieur déjà mise en place par le prolongement du plancher de bois franc de la cuisine en terrasse extérieure.
Pour en savoir plus :
Source – v2.com