Photos : Flextherm
Les planchers chauffants électriques sont de plus en plus populaires dans les habitations du Québec, à l’instar de la Colombie-Britannique et des régions enneigées du nord des États-Unis où on constate leur déploiement depuis plus de 25 ans. Bien que le Bureau de la statistique du Canada estime qu’environ 5 % des ménages canadiens chauffent leur maison avec ce système, davantage de résidents souhaiteraient se le procurer. En outre, la majorité des propriétaires d’habitations désirent doter leur maison ou leur condo de ce type d’équipement. Ceux qui en bénéficient déjà en parlent avec éloges. Or, bien qu’on connaisse de plus en plus l’existence du produit, on doit du même coup reconnaître qu’il ne fait pas encore partie de nos habitudes de chauffage, la faiblesse de sa pénétration de marché en témoignant. Le point sur un système qui mérite attention.
Selon Patrick Palmer, chargé de projets sénior du marketing chez Flextherm, un manufacturier québécois de planchers chauffants, le système aussi appelé chauffage par rayonnement ou plancher radiant existe depuis plusieurs siècles. « Bien que la notion du chauffage par rayonnement pourrait remonter à une dizaine de milliers d’années, un des ancêtres directs du plancher chauffant est le système hypocauste où, 500 ans av. J.-C., les Grecs puis les Romains chauffaient les bains publics et les maisons privées en faisant circuler de l’air chaud provenant d’un four sous les planchers. L’idée d’avoir les pieds au chaud n’est pas nouvelle, mais les techniques ont bien changé. »
Diffusant la chaleur d’une façon bien différente qu’une plinthe électrique ou un système central à air pulsé, le chauffage par rayonnement ne chauffe pas l’air d’un habitat. « La chaleur du plancher se transmet notamment aux objets, aux meubles et aux murs, et la chaleur ainsi absorbée est redistribuée dans la pièce », explique Patrick Palmer. « Le système se compare au chauffage de masse. Or, il demeure aujourd’hui un produit de chauffage complémentaire. Bien que l’on puisse s’en servir comme source de chaleur principale, la plupart des gens l’utilisent comme système de chauffage d’appoint. À cet égard, il améliore le confort en toute sécurité et contribue à abaisser de cinq à dix pour cent, jusqu’à 28 % dans certains cas, la facture énergétique d’une habitation. Doté d’un thermostat GFCI, on laisse le dispositif actif durant toute la saison froide. »
Sous-planchers et revêtements désignés
Il existe plusieurs systèmes sur le marché. Le système radiant hydronique, c’est-à-dire à eau chaude, peut notamment être utilisé comme chauffage central, précise Flextherm. « Le système de plancher chauffant électrique, quant à lui, continue de gagner beaucoup de popularité grâce à son coût abordable, son efficacité et la facilité d’installation du câble chauffant posé sous le revêtement de sol ou directement enfoui dans la dalle de béton. De plus, le système électrique est parfait pour les rénovations d’une seule pièce, contrairement au système hydronique qui est plus utilisé lors de constructions neuves. »
Familièrement installé dans la salle de bains et la cuisine, le chauffage par rayonnement trouve par ailleurs sa place dans toutes les pièces de la maison. Même au garage où il a convaincu plusieurs adeptes. « Précieux atout, le plancher chauffant ne refroidit pas lorsqu’on ouvre la porte de garage. » Aussi, selon Patrick Palmer, on le trouve désormais dans les entrées, et il est particulièrement apprécié dans les sous-sols où le plancher tend à être froid, et dans les maisons avec toits cathédrale où, contrairement aux systèmes de chauffage à air pulsé, la chaleur ne grimpe pas au plafond pour s’y accumuler. De plus, il s’installe sous la plupart des revêtements de sol : céramique, pierre naturelle, bois d’ingénierie, vinyle, linoléum, parqueterie, plancher flottant, et autres. On évitera toutefois de l’installer sous le bois franc qui pourrait sécher et craquer et sous le liège qui est un isolant naturel.
Selon l’application, le câble chauffant s’installe sur les sous-planchers les plus variés, tels que le contreplaqué, le béton lisse, les panneaux de béton, la céramique, la membrane acoustique, la membrane de pontage de fissures, le treillis préalablement ragréé et le lit de mortier ou il peut être enfoui dans la dalle de béton. « Dans le cas d’une installation sur béton lisse, la dalle de béton doit être isolée afin d’éviter les déperditions de chaleur et profiter au maximum des avantages du chauffage par plancher radiant », recommande Patrick Palmer, en ajoutant qu’il existe une variété de produits offerts sur le marché pour créer des barrières thermiques. Sur ce point, les fournisseurs de produits isolants sont de bons conseils, dit-il.
Au-delà du budget, le confort
Particulièrement associés aux chantiers de construction d’habitations de catégorie haut de gamme pour les raisons de confort évoquées, les planchers chauffants restent quasi absents des projets de construction désignés plus abordables. La pénétration dans le marché du chauffage par rayonnement est freinée dans ce créneau par les coûts du système et de l’installation qu’elle représente pour l’acheteur d’une première maison neuve, ce dernier disposant dans la plupart des cas d’un budget restreint. Cependant, ce type d’installation s’inscrit dans des projets de rénovation domiciliaire depuis longtemps. Sans prétendre à des économies substantielles sur le chauffage, mais plutôt à un investissement dans le confort, des propriétaires choisissent d’ajouter ce système pour le moins convoité, observent des entrepreneurs.