La robotique, l’automatisation et les applications de l’intelligence artificielle façonnent la « 4e révolution industrielle ». Elles bouleversent le monde du travail et les rapports humains. Bien que ces transformations numériques soient de grande envergure, ce qui caractérise cette évolution technologique n’est pas tant la nouveauté que la vélocité à laquelle elle se déploie.
Alors que certains redoutent les incidences de ces technologies transformatrices ou demeurent incertains quant à leurs impacts anticipés sur l’emploi, d’autres voient en celles-ci de puissants catalyseurs d’opportunité. La question n’est pas de savoir qui a raison quant à la pérennité des emplois et à la transformation des tâches, mais de bien de comprendre la perception des travailleurs face à l’avenir de l’emploi.
Développement des compétences et adaptabilité des organisations
Selon un récent sondage réalisé par l’Ordre, 64 % des Québécois estiment que leur tâche et leurs responsabilités vont évoluer de façon importante au cours des prochaines années dû aux transformations technologiques et numériques. Ce qui est inquiétant, c’est que 1 Québécois sur 4 est d’avis qu’il ne possède pas les compétences suffisantes pour réussir sur le marché du travail en cette ère numérique.
L’acquisition et l’adaptation des compétences professionnelles deviennent donc des enjeux cruciaux pour quiconque veut pleinement tirer parti des bénéfices qu’offrent ces nouvelles technologies. Or, l’industrie de la construction n’échappe pas à cette réalité.
Pour faire face à ces profondes transformations, il faut investir dès maintenant dans la formation afin que les travailleurs puissent apprivoiser ces technologies transformatrices. Les employeurs ont certes un rôle important à jouer dans la qualification de la main-d’oeuvre, toutefois cette responsabilité doit être partagée de manière adéquate entre le travailleur et l’organisation.
Lorsqu’on se lance dans ce virage numérique, il ne suffit pas de procéder à l’achat d’outils technologiques qui accélèreront ou faciliteront la tâche des travailleurs, l’on se doit aussi de limiter l’appréhension en accompagnant les employés de manière à ce qu’ils puissent bien gérer le changement. Il faut se donner le temps d’approvisionner ces transformations. Il faut se donner les ressources nécessaires. Il faut se donner de la latitude. Cela peut faire toute la différence entre des travailleurs démotivés et stressés, et une équipe flexible et productive. Un fabricant de fenêtres l’a bien réalisé après avoir amorcé l’automatisation de ses opérations de production : en plus de la formation, il a fourni un accompagnement par les pairs à certains employés qui démontraient plus de résistance face à ces technologies émergentes.
Réussir sa transformation technologique en misant sur l’humain
La réussite d’une telle transformation passe par la capacité de l’entreprise à faire évoluer son personnel et à miser sur l’humain. L’implantation de bonnes pratiques comme la personnalisation de la formation et du développement, la révision de l’organisation du travail, la segmentation de la tâche, l’imputabilité, l’introduction des cadres plus flexibles, ou encore la collaboration procurent de nombreux avantages en plus de favoriser une amélioration du climat de travail et une mobilisation accrue des employés.
Pour pallier au phénomène de rareté de main-d’oeuvre que connaît actuellement le Québec, les employeurs vont sans doute amplifier le recours à l’automatisation et à la robotisation, mais la clé de leur réussite résidera dans leur capacité à placer l’humain au centre de leur organisation.